
La croix.
(Point final
de la route.)
Se mire dans le ruisseau.
(Points de suspension.)
***
Cruz
La cruz.
(Punto final
del camino.)
Se mira en la acequia.
(Puntos suspensivos.)
(Federico Garcia Lorca)
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2015
La croix.
(Point final
de la route.)
Se mire dans le ruisseau.
(Points de suspension.)
***
Cruz
La cruz.
(Punto final
del camino.)
Se mira en la acequia.
(Puntos suspensivos.)
(Federico Garcia Lorca)
Posted in poésie | Tagué: (Federico Garcia Lorca), acequia, camino, croix, cruz, final, mira, mirer, point, punto, ruisseau, suspension, suspensivo | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2015
POÈMES DE LA PRESQU’ÎLE
ROI SOLEIL
Quand le roi se levait de bonne heure
Marchait au fond dans l’eau du matin
Le scaphandre aux souliers de soie
Longe les combles poissonneux
Hante les palais démâtés
Dans l’aube dorée sans courant
Luit un banc d’ardoises squameuses
La vase et l’épave le roi rêve
De les quitter si haut qu’il connaisse
A l’autre bord du jour transparent
Le pêcheur rouge penché qui verse
Au fond ses hameçons de lumière.
(Michel Deguy)
Posted in poésie | Tagué: (Michel Deguy), ardoise, épave, connaître, hameçon, lumière, matin, palais, pêcheur, poème, quitter, roi, scaphandre, transparent, vase | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2015
FIGURATIONS
PROSE
Tu me manques mais maintenant
Pas plus que ceux que je ne connais pas
Je les invente criblant de tes faces
La terre qui fut riche en mondes
(Quand chaque roi guidait une île
A l’estime de ses biens (cendre d’
Oiseaux, manganèse et salamandre)
Et que des naufragés fédéraient les bords)
Maintenant tu me manques mais
Comme ceux que je ne connais pas
Dont j’imagine avec ton visage l’impatience
J’ai jeté tes dents aux rêveries
Je t’ai traité par-dessus l’épaule
(Il y a des vestales qui reconduisent au Pacifique
Son eau fume. C’est après le départ des fidèles
L’océan bave comme un mongol aux oreillers du lit
Charogne en boule et poils au caniveau de sel
Un éléphant blasphème Poséidon)
Tu ne me manques pas plus que ceux
Que je ne connais pas maintenant
Orphique tu l’es devenu J’ai jeté
Ton absence démembrée en plusieurs vals
Tu m’as changé en hôte Je sais
Ou j’invente
(Michel Deguy)
Posted in poésie | Tagué: (Michel Deguy), absence, île, blasphème, caniveau, cendre, connaître, devenu, figuration, hôte, inventer, manquer, naufragé, rêverie, savoir, sel, terre, val | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2015
DANS LA NUQUE
après tout le café n’a que la couleur du rhum
au fond d’une pièce noyautée par le vide
où je me vante de mimer l’accord
(il faudrait battre la mort de vitesse)
j’agite de lourds draps
comme un bloc de terre blanche
tout ce que je touche s’effrite
tout ce que j’invente fait la nuit
j’aime sans vouloir être père
en vain j’attends des balles dans la nuque
(Jean Breton)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Breton), accord, agiter, aimer, balle, battre, bloc, café, inventer, mimer, mort, nuit, nuque, père, rhum, toucher, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2015
Par les branches
indécises
allait une demoiselle
qui était la vie.
Par les branches
Indécises.
A son petit miroir
se reflétait le jour
qui était la splendeur
de son front pur.
Par les branches
indécises.
Dans la nuit, égarée,
elle allait versant
des pleurs de rosée,
captive du temps.
Par les branches
indécises.
(Federico Garcia Lorca)
Posted in poésie | Tagué: (Federico Garcia Lorca), égarée, branche, captive, demoiselle, front, indécise, miroir, nuit, pleurs, pur, refléter, rosée, splendeur, temps, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2015
Posted in poésie | Tagué: (André Brouquier), île, bras, contour, maison | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2015
SÉSAME
Le reflet
est le réel.
La rivière
et le ciel
sont des portes qui mènent
à l’Éternel.
Par le canal des grenouilles
ou celui des étoiles.
Notre amour s’en ira en chantant
le matin du grand essor.
Le réel
est le reflet.
Il n’y a qu’un seul coeur
et une seule brise.
Ne pleurez pas! Être près
ou loin,
quelle importance ?
La Nature est
le Narcisse éternel.
(Federico Garcia Lorca)
Posted in poésie | Tagué: (Federico Garcia Lorca), amour, éternel, étoile, brise, canal, chanter, ciel, coeur, essor, grenouille, loin, matin, narcisse, nature, pleurer, porte, près, réel, reflet, rivière, s'en aller, Sésame | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2015
LA VEUVE DANS LA LUNE
La veuve dans la lune,
qui l’oubliera ?
Elle rêvait que la terre
était de cristal.
Furieuse et pâle,
elle voulait endormir la mer
en peignant sa toison
avec des cris de corail.
Ses cheveux de verre,
qui les oubliera ?
Sur sa poitrine les cent
lèvres d’une source.
Des hallebardes de longs
jets d’eau la gardent
le long des vagues
tranquilles de la plage.
Mais la lune, lune
quand reviendra-t-elle ?
Le rideau du vent
sans cesse frissonne.
La veuve dans la lune,
qui l’oubliera ?
Elle rêvait que la terre
était de cristal.
Comme le bon comte Arnauld,
qui t’oubliera ?
Lui aussi rêvait que toute
la terre était de cristal.
(Federico Garcia Lorca)
Posted in poésie | Tagué: (Federico Garcia Lorca), corail, cri, cristal, endormir, frissonner, furieuse, lèvres, lune, mer, oublier, pâle, poitrine, rêver, revenir, source, terre, toison, veuve | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2015
Une feuille tomba,
puis deux,
puis trois,
Dans la lune un poisson nageait.
L’eau dort une heure
et la mer toute blanche en dort cent.
La dame
sur la branche était morte.
La nonne
chantait dans la bigarade.
Le petite fille
montait au pin pour en cueillir la pomme.
Et le pin
cherchait la fine plume du trille.
Mais le rossignol
pleurait ses blessures alentour.
Et moi aussi,
parce qu’une feuille tomba,
puis deux,
puis trois.
(Federico Garcia Lorca)
Posted in poésie | Tagué: (Federico Garcia Lorca), blessures, branches, dormir, eau, feuille, fille, lune, nager, nonne, pin, pleurer, plume, poisson, pomme, tomber, trille, valse | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2015
Le silence de la nuit ronde
Sur la portée
De l’infini.
Je sors tout nu dans la rue,
Ivre de vers
Perdus.
Le noir, criblé
De chants de grillons
Retient le feu follet
Mort
Du son,
Cette lumière musicale
Que perçoit
L’esprit.
Les squelettes de mille papillons
Dorment dans mon enceinte.
Il passe une jeunesse de brises folles
Sur le fleuve.
(Federico Garcia Lorca)
Posted in poésie | Tagué: (Federico Garcia Lorca), brise, enceinte, esprit, fleuve, folle, grillon, heure, infini, ivre, jeunesse, lumière, mort, noir, nu, nuit, papillon, rond, silence, squelette | Leave a Comment »