UNE APPARENCE DE SOUPIRAIL (Jacques Dupin)
Posted by arbrealettres sur 8 octobre 2015
UNE APPARENCE DE SOUPIRAIL
Écrire comme si je n’étais pas né. Les mots
antérieurs : écroulés, dénudés, aspirés par le gouffre.
Écrire sans les mots, comme si je naissais.
Tes travaux de couture : une aiguille vers le-nord,
une aiguille vers le sud, une aiguille vers le coeur…
Une aiguille plus fine pénétrant l’aiguille : douleur
percée à jour, clarté nue.
J’étais pour elle sous l’écaille, l’oeil immense et bleu
d’un caméléon de préhistoire. La lucidité d’avant
l’immersion.
(Jacques Dupin)
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