J’ai triste d’une ville en bois (Max Elskamp)
Posted by arbrealettres sur 12 février 2016
J’ai triste d’une ville en bois
J’ai triste d’une ville en bois,
— Tourne, foire de ma rancœur,
Mes chevaux de bois de malheur —
J’ai triste d’une ville en bois,
J’ai mal à mes sabots de bois.
J’ai triste d’être le perdu
D’une ombre et nue et mal en place,
— Mais dont mon cœur trop sait la place —
J’ai triste d’être le perdu
Des places, et froid et tout nu.
J’ai triste de jours de patins
— Sœur Anne ne voyez-vous rien ? —
Et de n’aimer en nulle femme ;
J’ai triste de jours de patins,
Et de n’aimer en nulle femme.
J’ai triste de mon cœur en bois,
Et j’ai très-triste de mes pierres,
Et des maisons où, dans du froid,
Au dimanche des cœurs de bois,
Les lampes mangent la lumière.
Et j’ai triste d’une eau-de-vie
Qui fait rentrer tard les soldats.
Au dimanche ivre d’eau de vie,
Dans mes rues pleines de soldats,
J’ai triste de trop d’eau-de-vie.
(Max Elskamp)
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