L’âme est éprise du néant non figuré
Du chemin vide entre les montagnes saigneuses
De l’Esprit qui n’est pas et du Rien qui est
Entre les assemblées de la matière immonde
(Jean Jouve)
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2016
L’âme est éprise du néant non figuré
Du chemin vide entre les montagnes saigneuses
De l’Esprit qui n’est pas et du Rien qui est
Entre les assemblées de la matière immonde
(Jean Jouve)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Jean Jouve), assemblée, âme, épris, chemin, esprit, figure, immonde, matière, montagne, néant, rien, vide | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2016
Introspection
La fatigue emplit les mots
Et la parole reste muette
Le clavier remplace les lettres de noblesse
J’ouvre la vie le néant mon crâne aussi
Mais bien sûr au-dedans
Je n’aperçois rien
Qu’un univers insensé infini et noir
Sans haut ni bas
Ni points cardinaux
Pour dire où aller
(Julien Boutreux)
Posted in poésie | Tagué: (Julien Boutreux), aller, apercevoir, au-dedans, bas, clavier, crâne, dire, emplir, fatigue, haut, infini, insensé, introspection, lettre, mot, muet, néant, noir, ouvrir, parole, points cardinaux, remplacé, univers, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2016
Les chemins
Se rencontrent
Se reniflent
Se tutoient
Se racontent
S’apprivoisent
S’éloignent
Se recherchent
Se retrouvent
Aux carrefours des doigts.
(Alain Le Beuze)
Posted in poésie | Tagué: (Alain Le Beuze), carrefour, chemin, doigt, s'apprivoiser, s'éloigner, se raconter, se rechercher, se rencontrer, se renifler, se retrouver, se tutoyer | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2016
La chanson de Gavroche
On est laid à Nanterre,
C’est la faute à Voltaire,
Et bête à Palaiseau,
C’est la faute à Rousseau.
Je ne suis pas notaire,
C’est la faute à Voltaire,
Je suis petit oiseau,
C’est la faute à Rousseau.
Joie est mon caractère,
C’est la faute à Voltaire,
Misère est mon trousseau,
C’est la faute à Rousseau.
Je suis tombé par terre,
C’est la faute à Voltaire,
Le nez dans le ruisseau,
C’est la faute à Rousseau.
(Victor Hugo)
Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), bête, caractère, chanson, faute, Gavroche, joie, laid, misère, nez, notaire, oiseau, ruisseau, tomber, trousseau | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2016
Voici que la saison décline,
L’ombre grandit, l’azur décroit,
Le vent fraichit sur la colline,
L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.
Août contre septembre lutte;
L’océan n’a plus d’alcyon;
Chaque jour perd un minute,
Chaque aurore pleure un rayon.
La mouche, comme prise au piège,
Est immobile à mon plafond;
Et comme un blanc flocon de neige,
Petit à petit, l’été fond.
(Victor Hugo)
Posted in poésie | Tagué: (Victor Hugo), aurore, azur, été, colline, décliner, décroître, flocon, fondre, fraîchir, frissonner, froid, grandir, herbe, immobile, lutte, mouche, océan, oiseau, ombre, piège, plafond, pleurer, rayon, saison, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2016
La mort n’existe pas : tout est présence, éternellement
pas un battement de ton cœur ne peut se perdre
il continuera de retentir dans les jardins
quand déjà tu reposeras dans l’humidité de la terre
Ce qui criait en toi durant les longues nuits
continuera de vivre sous le couvert des hêtres
dans le souffle fiévreux des orages d’été
Et chaque élan d’amour de ton cœur
sera là, intact encore, au creux des nuits de mai
dans l’appel caressant des sombres feuillages
Tu peux penser ce que tu veux :
tout est présence,
éternellement.
(Nathan Katz)
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Nathan Katz), amour, appel, élan, éternellement, battement, caressant, coeur, continuer, creux, crier, exister, feuillage, humidité, jardin, mort, nuire, nuit, orage, penser, présence, reposer, retentir, se perdre, sombre, souffle, terre, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2016
Nue
Tu ne comprends pas toi-même
mieux qu’un autre
le mystère de ce que tu as écrit
Mais peut-être
mieux qu’un autre
te comprend-il
***
Rien
Je n’ai rien
Je suis cette clarté déshabillée
ce vertige trop connu
auquel jamais l’on ne s’habitue
cette ferveur incendiaire
qui brûle tout sans bouger
cette aube incessante
qui se lève au fond de l’homme
Je n’ai rien
rien que mon cœur enfeuillé
pour rendre à la seule présence
la splendeur de sa nudité
(Jacques Goorma)
Posted in poésie | Tagué: (Jacques Goorma), aube, écrire, bouger, brûler, clarté, coeur, comprendre, connu, déshabillé, ferveur, fond, homme, incendiaire, incessant, mystère, nu, nudité, présence, rien, s'habituer, se lever, splendeur, vertige | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2016
le vin de tes veines
éblouit ma sieste
À ton premier geste
la terre tourne dans mon sang
Je te couvre d’un amour agreste
grand comme un champ de céréales
où en vain des armées nocturnes
tirent des rafales
sans jamais blesser ton visage
qui est une étoile pure bercée par les vents du sud.
(André Laude)
Posted in poésie | Tagué: (André Laude), amour, armée, éblouir, étoile, bercé, blesser, céréale, champ, couvrir, geste, nocturne, pur, rafale, sang, sieste, sud, terre, tirer, tourner, veine, vent, vin, visage | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2016
Chaque nuit
je m’entraîne à mourir
j’explore la cartographie
de l’au-delà
Dans les villes où je passe
j’organise des expositions
de mes rêves
que je vends au marché noir
(Anise Koltz)
Posted in poésie | Tagué: (Anise Koltz), au-delà, cartographie, explorer, exposition, marche, mourir, noir, nuit, organiser, passer, rêve, s'entraîner, vendre, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 4 avril 2016
Ouvre sur moi tes yeux si tristes et si tendres,
Miroirs de mon étoile, asiles éclairés,
Tes yeux plus solennels de se voir adorés,
Temples où le silence est le secret d’entendre.
Quelle île nous conçut des strophes de la mer?
Onde où l’onde s’enroule à la houle d’une onde,
Les vagues de nos soirs expirent sur le monde
Et regonflent en nous leurs eaux couleur de chair.
Un souffle d’île heureuse et de santal soulève
Tes cheveux, innombrables ailes, et nous fuit
De la nuit à la rose, arôme, dans la nuit,
Par delà ton sein double et pur, Delphes du rêve.
Parle. Ta voix s’incline avec ta bouche. Un dieu
Lui murmure les mots de la mélancolie
Hâtive d’être aimée autant qu’elle est jolie
Et qui dans les ferveurs sent frémir les adieux.
Ta voix, c’est le soupir d’une enfance perdue.
C’est ta fragilité qui vibre de mourir.
C’est ta chair qui, toujours plus fière de fleurir,
Toujours se croit dans l’ombre à demi descendue.
Enlaçons-nous. Le vent vertigineux des jours
Arrache la corolle avant la feuille morte.
Le vent qui tourne autour de la vie et l’emporte
Sans vaincre nos désirs peut rompre nos amours.
Et s’il veut nous ravir à la vertu d’éclore,
Que nous restera-t-il de ce jour surhumain?
La fièvre du front lourd, trop lourd pour une main,
Et le songe, qui meurt brusquement à l’aurore.
(Pierre Louÿs)
Posted in poésie | Tagué: (Pierre Louÿs), amour, aurore, étoile, chair, cheveux, couleur, désir, Dieu, emporter, enfance, fleurir, fragilité, heureux, lourd, main, mélancolie, mer, miroir, ombre, ouvrir, pur, s'incliner, santal, secret, sein, silence, songe, souffle, soupir, vaincre, vent, vertigineux, yeux | Leave a Comment »