
Chaque cours d’eau
connaît par cœur
le chemin vers la mer
Ainsi que mon sang
qui revendique
une commune origine
Même mes poèmes
sont peuplés
de monstres marins
engloutissant les dieux
qui marchent sur les flots
(Anise Koltz)
Posted by arbrealettres sur 25 mai 2016
Chaque cours d’eau
connaît par cœur
le chemin vers la mer
Ainsi que mon sang
qui revendique
une commune origine
Même mes poèmes
sont peuplés
de monstres marins
engloutissant les dieux
qui marchent sur les flots
(Anise Koltz)
Posted in poésie | Tagué: (Anise Koltz), chemin, coeur, commune, Dieu, eau, engloutir, flots, marcher, marin, mer, monstre, origine, peuple, poème, revendiquer, sang | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 25 mai 2016
JEUNE FEMME
Beaux yeux, charmeurs savants, flambeaux de notre vie,
Parfum, grâce, front pur, bouche toujours ravie,
O vous, tout ce qu’on aime ! O vous, tout ce qui part !
(Léon Dierx)
Posted in poésie | Tagué: (Léon Dierx), aimer, beaux, bouche, charmeur, flambeaux, grâce, jeune femme, parfum, partir, pur, ravie, yeux | 4 Comments »
Posted by arbrealettres sur 25 mai 2016
Trois oies fraternelles
cherchent leur tombe au ciel.
» Je suis lasse « , dit la première.
» Je suis lasse « , dit la seconde.
Trois oies grasses et laides
jouent le monde dans l’herbe.
» Je suis lasse « , dit la troisième.
Assises sur leurs œufs,
trois oies défont un bœuf.
» J’irai seule chez le Bon Dieu »
dit la première.
» Je me ferai ange pour lui plaire »
dit la seconde.
Deux oies émerveillées
s’écroulent foudroyées.
» Je ferai comme elles « , dit la troisième.
« Je blasphémerai jusqu’au dernier jour. »
(Edmond Jabès)
Posted in poésie | Tagué: (Edmond Jabès), ange, assise, émerveillé, blasphémer, boeuf, chercher, ciel, foudroyé, fraternelle, grasse, laide, lasse, oeuf, oie, plaire, s'écrouler, seule, tombe | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mai 2016
À travers les halliers, par les chemins secrets
Qui se perdent au fond des vertes avenues,
Le Chèvre-pied, divin chasseur de Nymphes nues,
Se glisse, l’œil ardent, sous les hautes forêts.
Il est doux d’écouter les soupirs, les bruits frais
Qui montent à midi des sources inconnues
Quand le Soleil, vainqueur étincelant des nues,
Dans la mouvante nuit darde l’or de ses traits.
Une Nymphe s’égare et s’arrête. Elle écoute
Les larmes du matin qui pleuvent goutte à goutte
Sur la mousse. L’ivresse emplit son jeune cœur.
Mais d’un seul bond, le Dieu du noir taillis s’élance,
La saisit, frappe l’air de son rire moqueur,
Disparaît… Et les bois retombent au silence.
(José-Maria de Hérédia)
Posted in poésie | Tagué: (José-Maria de Heredia), ardent, chasseur, chemin, coeur, darder, doux, emplir, hallier, joie, moqueur, mousse, nue, nymphe, oeil, or, pan, rire, s'égarer, saisir, se glisser, secret, silence, soleil, soupir, source, taillis | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mai 2016
Ta pâle image
scintille en eux
Paix à toi – féminité de la terre
(Adonis)
Posted in poésie | Tagué: (Adonis), féminité, image, paix, pâle, scintiller, terre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mai 2016
le soleil rouge nous regarde
nous regardent les oiseaux
sur les plages du sommeil
la vague blanche nous regarde
nous regardent les enfants
aux terrasses de l’été
la lune bleue nous regarde
nous regardent les roseaux
sur les berges du réveil
le poisson de jais nous regarde
nous regardent les hiboux
sous les greniers de la nuit
les grands arbres nous regardent
nous regarde le ciel noir
sur les étangs apaisés
le sable-feu nous regarde
nous regardent les cyprès
sur les collines du vent
je te regarde tu me regardes
nous sommes regardés.
(Frédéric-Jacques Temple)
Posted in poésie | Tagué: (Frédéric-Jacques Temple), été, cyprès, grenier, lune, plage, poisson, réveil, regard, regarder, rouge, soleil, sommeil, terrasse | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mai 2016
Le quadrige céleste à l’horizon descend,
Et, voyant fuir sous lui l’occidentale arène,
Le Dieu retient en vain de la quadruple rêne
Ses étalons cabrés dans l’or incandescent.
Le char plonge. La mer, de son soupir puissant,
Emplit le ciel sonore où la pourpre se traîne,
Tandis qu’à l’Est d’où vient la grande nuit sereine
Silencieusement s’argente le Croissant.
Voici l’heure où la Nymphe, au bord des sources fraîches,
Jette l’arc détendu près du carquois sans flèches.
Tout se tait. Seul, un cerf brame au loin vers les eaux.
La lune tiède luit sur la nocturne danse,
Et Pan, ralentissant ou pressant la cadence,
Rit de voir son haleine animer les roseaux.
(José-Maria de Hérédia)
Illustration: Giovani di Lutero
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Posted by arbrealettres sur 25 mai 2016
Le temple est en ruine au haut du promontoire.
Et la Mort a mêlé, dans ce fauve terrain,
Les Déesses de marbre et les Héros d’airain
Dont l’herbe solitaire ensevelit la gloire.
Seul, parfois, un bouvier menant ses buffles boire,
De sa conque où soupire un antique refrain
Emplissant le ciel calme et l’horizon marin,
Sur l’azur infini dresse sa forme noire.
La Terre maternelle et douce aux anciens Dieux
Fait à chaque printemps, vainement éloquente,
Au chapiteau brisé verdir une autre acanthe ;
Mais l’Homme indifférent au rêve des aïeux
Ecoute sans frémir, du fond des nuits sereines,
La Mer qui se lamente en pleurant les sirènes.
(José-Maria de Hérédia)
Posted in poésie | Tagué: (José-Maria de Heredia), antique, bouvier, déesse, enseveli, fauve, frémir, indifférent, marbre, mort, oubli, printemps, promontoire, rêve, ruine, sereine, sirène, solitaire, sourire, temple | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 25 mai 2016
Oui, oui, c’est cela,
c’est cela !
criait-elle.
Et son visage semblait éclairé
par quelque chose qui lui faisait face.
(Philippe Jaccottet)
Posted in poésie | Tagué: (Philippe Jaccottet), éclairé, cela, crier, face, oui, quelque chose, visage | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 25 mai 2016
Viens. Le sentier s’enfonce aux gorges du Cyllène.
Voici l’antre et la source, et c’est là qu’il se plaît
A dormir sur un lit d’herbe et de serpolet
A l’ombre du grand pin où chante son haleine.
Attache à ce vieux tronc moussu la brebis pleine.
Sais-tu qu’avant un mois, avec son agnelet,
Elle lui donnera des fromages, du lait ?
Les Nymphes fileront un manteau de sa laine.
Sois-nous propice, Pan! ô Chèvre-pied, gardien
Des troupeaux que nourrit le mont Arcadien,
Je t’invoque… Il entend ! j’ai vu tressaillir l’arbre.
Partons. Le soleil plonge au couchant radieux.
Le don du pauvre, ami, vaut un autel de marbre,
Si d’un coeur simple et pur l’offrande est faite aux Dieux.
(José-Maria de Hérédia)
Posted in poésie | Tagué: (José-Maria de Heredia), antre, berger, coeur, couchant, dieux, fromage, haleine, herbe, invoquer, nymphe, offrande, pin, s'enfoncer, sentier, serpolet, source, troupeaux | 3 Comments »