Ecrire,
c’est entendre la voix perdue.
(Pascal Quignard)
Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2017
Ecrire,
c’est entendre la voix perdue.
(Pascal Quignard)
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Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2017
Les parfums sont des êtres invisibles
qui tissent un monde plus repérable que le visible lui-même.
Là, les yeux fermés,
nous nous reconnaissons mieux que dans la lumière.
(Pascal Quignard)
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Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2017
Mon ami, voici la vérité :
personne ne ment tout à fait en mentant.
(Pascal Quignard)
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Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2017
Nous ne connaissons jamais
ce qui commence à son début.
Il y a un passé qui manque.
(Pascal Quignard)
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Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2017
Alors il touche avec ses doigts timidement son bras.
Elle glisse sa main dans ses mains.
Elle donne sa main toute fraîche à ses mains.
C’est tout.
Il serre sa main.
Leurs mains deviennent chaudes, puis brûlantes.
Ils ne parlent pas.
(Pascal Quignard)
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Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2017
Au mot présent il faut préférer le mot plus sûr de passant,
Le présent est le passant du temps.
[…]
Et il est possible que dans le passant du temps le passé soit l’énergie
(le noyau, le trou noir qui gît au sein de l’affluence, qui déclenche le flux).
Comme le mot courant dit quelque chose de plus profond que toute l’eau du fleuve.
Nous ne connaissons jamais ce qui commence à son début.
[…]
Nous avons connu la vie avant que le soleil éblouisse nos yeux
et nous y avons entendu quelque chose qui ne se pouvait voir ni lire.
Han Yu naquit en l’an 768,
Un jour il déploya les cinq doigts de sa main.
Il dit énigmatiquement qu’il avait encore entre chacun de ses doigts l’ombre de la première aube.
Retrouver l’aube partout, partout, partout, c’est une façon de vivre.
Reconstituer la naissance dans tout automne;
héler la perdue dans l’introuvable;
faire resurgir l’autre incessant et imprévisible
dans l’irruption de la première fois
car il n’en est pas d’autres.
Naître.
(Pascal Quignard)
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Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2017
Je pense qu’il y a dans l’adieu une expérience propre à l’amour
C’est l’adieu qui fait le fond de la beauté.
Si ce fond a une lumière, l’adieu a une lumière.
La lumière de onze heures.
(Pascal Quignard)
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Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2017
I
C’est l’extase langoureuse,
C’est la fatigue amoureuse,
C’est tous les frissons des bois
Parmi l’étreinte des brises,
C’est, vers les ramures grises.
Le choeur des petites voix.
Ô le frêle et frais murmure!
Cela gazouille et susurre,
Cela ressemble au cri doux
Que l’herbe agitée expire…
Tu dirais, sous l’eau qui vire,
Le roulis sourd des cailloux.
Cette âme qui se lamente
En cette plainte dormante
C’est la nôtre, n’est-ce pas?
La mienne, dis, et la tienne,
Dont s’exhale l’humble antienne
Par ce tiède soir, tout bas?
II
Je devine, à travers un murmure,
Le contour subtil des voix anciennes
Et dans les lueurs musiciennes,
Amour pâle, une aurore future!
Et mon âme et mon coeur en délires
Ne sont plus qu’une espèce oeil double
Où tremblote à travers un jour trouble
L’ariette, hélas! de toutes lyres!
Ô mourir de cette mort seulette
Que s’en vont, – cher amour qui t’épeures, –
Balançant jeunes et vieilles heures!
Ô mourir de cette escarpolette!
III
Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville;
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur?
Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits!
Pour un coeur qui s’ennuie
Ô le chant de la pluie!
Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui écoeure.
Quoi! nulle trahison?…
Ce deuil est sans raison.
C’est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi
Sans amour et sans haine
Mon coeur a tant de peine!
(Verlaine)
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Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2017
La lune blanche
Luit dans les bois;
De chaque branche
Part une voix
Sous la ramée…
Ô bien-aimée.
L’étang reflète,
Profond miroir,
La silhouette
Du saule noir
Où le vent pleure…
Rêvons, c’est l’heure.
Un vaste et tendre
Apaisement
Semble descendre
Du firmament
Que l’astre irise…
C’est l’heure exquise.
(Verlaine)
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Posted by arbrealettres sur 26 janvier 2017
Ah! les oaristys! les premières maîtresses!
L’or des cheveux, l’azur des yeux, la fleur des chairs,
Et puis, parmi l’odeur des corps jeunes et chers,
La spontanéité craintive des caresses!
Sont-elles assez loin toutes ces allégresses
Et toutes ces candeurs! Hélas! toutes devers
Le printemps des regrets ont fui les noirs hivers
De mes ennuis, de mes dégoûts, de mes détresses!
Si que me voilà seul à présent, morne et seul,
Morne et désespéré, plus glacé qu’un aïeul,
Et tel qu’un orphelin pauvre sans sœur aînée.
Ô la femme à l’amour câlin et réchauffant,
Douce, pensive et brune, et jamais étonnée,
Et qui parfois vous baise au front, comme un enfant!
(Verlaine)
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