Un Feu Vivant (Luc Bérimont)
Posted by arbrealettres sur 11 février 2017
Un Feu Vivant
Je te confonds avec la fièvre sourde
Que l’automne incertain ronfle aux bassons des bois
Je te sens palpiter dans le flanc roux des bêtes
Je te prends, piétinant l’eau des mares secrètes
Je t’atteins en forçant le réduit des halliers
Je suis le prisonnier des fanes et des feuilles
Comme les longs cheveux que tu répands sur moi
Sais-tu ce que sera cet hiver sous la neige ?
De hauts feux vont monter, forts comme mon sang d’homme
Je les pressens déjà comme la chaux des chambres
Dehors, la terre aura des grillages d’averses
– Seul un faisan pesant veille un minuit transi –
Tu délires tes bras tels une étoile inverse :
Les biches de la nuit sont nues comme ta langue.
(Luc Bérimont)
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