La Course grinçante de la charrette (Chen Zilong)
Posted by arbrealettres sur 3 avril 2017
La Course grinçante de la charrette
La vieille charrette pousse ses lamentations stridentes le long du chemin ocre
Et laisse derrière elle des sillons de poussière dans le soir venu.
Un couple l’encadre d’efforts ; il pousse, elle tire.
Où conduiront leurs pas lourds qui les éloignent du foyer ?
La faim ne se laisse pas tromper par les feuilles d’orme que nous mangeons.
Nous espérons une terre qui nous donnera un peu de riz.
La main glacée du vent agite les joncs desséchés.
Mais voilà que surgit au loin une ancienne demeure.
Ils auront peut-être gardé pour l’étranger un coin de table.
La porte est muette, la salle est vide, le feu et la marmite absents.
Ils hésitent sur le seuil ouvert de la route désertée ;
Une pluie de larmes inonde leurs joues creuses.
(Chen Zilong)
Cochonfucius said
Tombereau
———
Dès l’aube, au pied de ma maison,
Une charrette bien connue ;
Réveillant toute l’avenue,
Elle traverse les saisons.
Nul ne sait quelle est la raison,
En ces instants, de sa venue ;
Peut-être est-elle saugrenue,
Sur ce sujet, nous nous taisons.
Le grincement brise les songes
Quand nos façades elle longe ;
Chaque matin, coquin de sort !
La somnolence est abolie,
Dont ce charretier nous spolie ;
Le fera-t-il jusqu’à sa mort ?