Archive for 12 mai 2017
Posted by arbrealettres sur 12 mai 2017

Illustration
Toi le passeur qui juges ingrate cette terre,
éloigne-toi de ta maison,
approuve l’arbre, ses feuilles, ses racines.
Ne songe plus à voyager
parmi les brandes et les clairières.
Regarde le temps crépiter
et ton visage rejoindre l’horizon.
(Max Alhau)
Recueil: Présence de la Poésie
Editions: Editions des Vanneaux
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Posted by arbrealettres sur 12 mai 2017

Même si la neige annule toute trace
sur la pelouse où l’hiver n’a pas prise,
les mots sont encore témoins
de ces passages sans mesure.
A travers la forêt qui s’éclaircit,
un voyageur s’obstine à chercher un chemin
perdu d’avance pour lui.
Rien ne saurait le conduire à bon port.
(Max Alhau)
Recueil: Présence de la Poésie
Editions: Editions des Vanneaux
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Posted by arbrealettres sur 12 mai 2017

Celui qui s’interroge
requiert la patience des saules
dont le vent ébruite les paroles.
Il partage avec les marées
le poids du sel et des embruns.
Le silence qui bleuit le soir
lui permet d’avancer
à la pointe du promontoire.
Le fanal l’illumine de l’intérieur
et délivre le mot de passe
qu’il se hâte d’oublier.
(Max Alhau)
Recueil: Présence de la Poésie
Editions: Editions des Vanneaux
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Posted by arbrealettres sur 12 mai 2017

Illustration: Gao Xingjian
Quand tu seras réduit
à ta simple apparence,
tu ne réclameras des autres
que l’indulgence de leur regard,
la légèreté de leurs pas sur la neige.
L’air, le vent auront conquis
l’espace que tu habitais.
Tu les auras rejoints
au plus vif cette ligne d’horizon
dont tu fus le guetteur indéfectible.
Tout litige aura alors été passé
au compte de l’oubli.
(Max Alhau)
Recueil: Présence de la Poésie
Editions: Editions des Vanneaux
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Posted by arbrealettres sur 12 mai 2017

Sur l’autre versant du jour,
tu te postes en sentinelle.
Depuis longtemps déjà
tu as désavoué ton destin
aux instances dérisoires.
(Max Alhau)
Recueil: Présence de la Poésie
Editions: Editions des Vanneaux
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Posted by arbrealettres sur 12 mai 2017

Illustration
Personne à l’entrée de novembre.
Elle vient comme si de rien n’était.
La porte était ouverte,
elle est entrée presque sans toucher le sol.
Elle n’a pas regardé le pain, ni goûté le vin.
Elle n’a pas défait le noeud aveugle du froid.
Elle ne s’est attardée que dans la lumière des violettes
en souriant à l’enfant de la maison.
Cette bouche, ce regard. Cette main
de personne. Elle s’en va,
elle a sa musique, sa rigueur, son secret.
Avant cependant, elle caresse la terre.
Comme si c’était sa mère.
(Eugénio de Andrade)
Recueil: Matière Solaire / Poids de l’Ombre / Blanc sur Blanc
Traduction:Michel Chandeigne, Patrick Quillier, Maria Antonia Câmara Manuel
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 12 mai 2017

Non, je ne retrouve pas le portrait.
Tu étais de profil, une lumière de cendre
tombait de tes bras,
de la maison voisine la fumée
gravissait lentement les dernières marches
de l’automne, un jeune chien
sautillait dans l’enclos, bientôt
il ferait nuit.
Tu étais de profil, ta main accompagnait
sur la poitrine la rose que je t’avais donnée.
Laisse-la ainsi, laisse-la
être, la main, rose elle aussi.
(Eugénio de Andrade)
Recueil: Matière Solaire / Poids de l’Ombre / Blanc sur Blanc
Traduction:Michel Chandeigne, Patrick Quillier, Maria Antonia Câmara Manuel
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Eugenio de Andrade), automne, bras, cendre, chien, donner, fumée, gravir, lumière, main, maison, poitrine, profil, retrouver, rose, sautiller, tomber | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 mai 2017

Illustration: Brigitte Perrault
Il n’y a pas d’autre manière d’approcher
de ta bouche : tant de soleils et de mers
brûlent pour que tu ne sois pas de neige :
corps
ancré dans l’été : les oiseaux de mer
couronnent ton visage
de leur vol : musique inachevée
que les doigts délivrent :
lumière répandue sur le dos et les hanches,
encore plus douce au creux des reins :
pour te porter à ma bouche, tant de mers
ont brûlé, tant de navires.
(Eugénio de Andrade)
Recueil: Matière Solaire / Poids de l’Ombre / Blanc sur Blanc
Traduction:Michel Chandeigne, Patrick Quillier, Maria Antonia Câmara Manuel
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Eugenio de Andrade), ancre, approcher, été, bouche, brûler, corps, couronner, creux, délivrer, doigt, dos, doux, hanche, lumière, mer, musique, navire, neige, oiseau, porter, répandu, rein, soleil, visage, vol | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 12 mai 2017

Illustration: Claude Monet
Sur la table les fruits brûlent : poires,
oranges, pommes pressentent
l’intime blancheur
des dents, le désir réprimé,
le vin épais des voix anciennes;
la mélancolie brûle en inventant
une autre ville,
un autre pays, d’autres cieux où lancer
les regards et les rires : couche-toi près de moi,
je t’apporte de la mer
la lumière démontée de l’écume,
dans les flancs cette ardeur contenue.
(Eugénio de Andrade)
Recueil: Matière Solaire / Poids de l’Ombre / Blanc sur Blanc
Traduction:Michel Chandeigne, Patrick Quillier, Maria Antonia Câmara Manuel
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 12 mai 2017

Arbre, arbre. Un jour je serai un arbre.
Avec la maternelle complicité de l’été.
Qu’annoncent
les palombes.
Un jour j’abandonnerai ces mains
dans l’argile encore chaude du silence,
je gravirai le ciel,
aux arbres de telles choses sont consenties.
J’habiterai alors le regard nu,
fatigué du corps, ce désert
recommencé dans les eaux,
tandis que sur les feuilles le brouillard
dépose ses mains humides.
Et le feu.
(Eugénio de Andrade)
Recueil: Matière Solaire / Poids de l’Ombre / Blanc sur Blanc
Traduction:Michel Chandeigne, Patrick Quillier, Maria Antonia Câmara Manuel
Editions: Gallimard
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