NAUSÉE OU C’EST LA MORT QUI VIENT ? (Henri Michaux)
Posted by arbrealettres sur 29 juin 2017
NAUSÉE OU C’EST LA MORT QUI VIENT ?
Rends-toi, mon coeur.
Nous avons assez lutté.
Et que ma vie s’arrête.
On n’a pas été des lâches,
On a fait ce qu’on a pu.
Oh! mon âme,
Tu pars ou tu restes,
Il faut te décider.
Ne me tâte pas ainsi les organes,
Tantôt avec attention, tantôt avec égarement,
Tu pars ou tu restes,
Il faut te décider.
Moi, je n’en peux plus.
Seigneurs de la Mort
Je ne vous ai ni blasphémés ni applaudis.
Ayez pitié de moi, voyageur déjà de tant de voyages sans valises,
Sans maître non plus, sans richesse et la gloire s’en fut ailleurs,
Vous êtes puissants assurément et drôles par-dessus tout,
Ayez pitié de cet homme affolé qui avant de franchir la barrière vous crie déjà son nom,
Prenez-le au vol,
Qu’il se fasse, s’il se peut, à vos tempéraments et à vos moeurs,
Et s’il vous plaît de l’aider, aidez-le, je vous prie.
(Henri Michaux)
This entry was posted on 29 juin 2017 à 3:38 and is filed under méditations, poésie. Tagué: (Henri Michaux), affolé, aider, applaudir, âme, barrière, blasphémer, coeur, crier, faire, franchir, gloire, homme, laché, mort, nausée, pitié, pouvoir, rester, richesse, s'arrêter, se rendre, tempérament, vie. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, ou trackback from your own site.
Qu'est-ce que ça vous inspire ?