LE SEIN (Evariste Parny)
Posted by arbrealettres sur 4 juillet 2017
LE SEIN
Justine reçoit son ami
Dans un cabinet solitaire.
Sans doute il sera téméraire?
Oui ; mais seulement à demi :
On jouit alors qu’on diffère.
Il voit, il compte mille appas,
Et Justine était sans alarmes ;
Son ignorance ne sait pas
A quoi serviront tant de charmes.
Il soupire et lui tend les bras :
Elle y vole avec confiance ;
Simple encore et sans prévoyance,
Elle est aussi sans embarras.
Modérant l’ardeur qui le presse,
Valsin dévoile avec lenteur
Un sein dont l’aimable jeunesse
Venait d’achever la rondeur ;
Sur des lis il y voit la rose ;
Il en suit le léger contour ;
Sa bouche avide s’y repose ;
Il réchauffe de son amour ;
Et tout à coup sa main folâtre
Enveloppe un globe charmant
Dont jamais les yeux d’un amant
N’avaient même entrevu l’albâtre.
C’est ainsi qu’à la volupté
Valsin préparait la beauté
Qui par lui se laissait conduire :
Il savait prendre un long détour.
Heureux qui s’instruit en amour
Et plus heureux qui peut instruire
(Evariste Parny)
Recueil: Poètes du Baiser
Editions: Société des Éditions LOUIS-MICHAUD
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