ODE (Pierre Motin)
Posted by arbrealettres sur 5 juillet 2017
Illustration: Max Szoc Leuven
ODE
Doux antre, où mon âme guidée
Met son désir audacieux.
Clos à mes mains, clos à mes yeux,
Et découvert à mon idée;
Tertre qu’un lis dore la bouche,
De qui le dessous enflammé
Ressemble un œillet mi-fermé
Alors que le soleil se couche;
Brun séjour et secret arcade
Au fond de vermeil éclatant.
Et qui va le marbre imitant
Et le dessus dune grenade ;
Beau crêpe qui dessus blondoie,
De plus fin qu’on puisse trouver,
Amour lui-même en fit le ver
Et lui-même en fila la soie;
Toison d’or, d’amour enseignée,
Où mon désir est arrêté
Ainsi qu’une mouche en été
Dans les filets d’une araignée;
Petits gazon fait d’une rose,
Gros comme un coing en sa couleur,
Ne laisse point sécher ta fleur
A faute qu’aucun ne l’arrose.
(Pierre Motin)
Recueil: Anthologie universelle des baisers (III France)
Editions: H. Daragon
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