
DE DEO
O mon Bien-Aimé je
Consens pour ton amour
De ne voir ici-bas la douceur de ton regard
De ne sentir l’inexprimable ardeur du baiser
De ta bouche; mais je
Te supplie de m’embraser de ton amour.
(Pierre Jean Jouve)
Posted by arbrealettres sur 3 octobre 2017
DE DEO
O mon Bien-Aimé je
Consens pour ton amour
De ne voir ici-bas la douceur de ton regard
De ne sentir l’inexprimable ardeur du baiser
De ta bouche; mais je
Te supplie de m’embraser de ton amour.
(Pierre Jean Jouve)
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Posted by arbrealettres sur 3 octobre 2017
Le potier
Ton corps entier possède
la coupe ou la douceur qui me sont destinées.
Quand je lève la main
je trouve en chaque endroit une colombe
qui me cherchait, comme si, mon amour, d’argile on t’avait faite
pour mes mains de potier.
Tes genoux, tes seins
et tes hanches
me manquent comme au creux
d’une terre assoiffée
d’où l’on a détaché
une forme,
et ensemble
nous sommes un tout comme l’est un fleuve
ou comme le sable.
(Pablo Neruda)
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Posted by arbrealettres sur 3 octobre 2017
Je t’aime
Dans les regards désespérés
Des enfants qui errent
Sans pain
Je t’aime
Dans les soupirs déchirants
Des corps paralysés
Par l’angoisse
Je t’aime
Dans la voix plaintive
Des vieillards en guenilles
Qui mendient
Je t’aime
Dans la vague de sang
Des martyrs du monde entier
Qui s’immolent
Je t’aime
Dans la tristesse des jours de fête
Où les déshérités de tout
Se saoulent
Je t’aime
Dans la détresse inhumaine
De nos frères exploités
Qui revendiquent
Je t’aime
Dans la douceur du soleil levant
Où l’espoir chaque jour
Grandit
Je t’aime
Dans la pénombre du soir
Où le jour qui n’est pas un jour
Se meurt
Je t’aime
À travers tous les hommes
Car en toi se résume
Le Monde
(Michaële Lafontant)
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Posted by arbrealettres sur 3 octobre 2017
ÉLÉGIE
Que le bonheur arrive lentement !
Que le bonheur s’éloigne avec vitesse !
Durant le cours de ma triste jeunesse
Si j’ai vécu, ce ne fut qu’un moment.
Je suis puni de ce moment d’ivresse.
L’espoir qui trompe a toujours sa douceur,
Et dans nos maux du moins il nous console ;
Mais loin de moi l’illusion s’envole,
Et l’espérance est morte dans mon coeur.
Ce coeur, hélas ! que le chagrin dévore,
Ce coeur malade et surchargé d’ennui,
Dans le passé veut ressaisir encore
De son bonheur la fugitive aurore,
Et tous les biens qu’il n’a plus aujourd’hui ;
Mais du présent l’image trop fidèle
Me suit toujours dans ces rêves trompeurs,
Et sans pitié la vérité cruelle
Vient m’avertir de répandre des pleurs.
J’ai tout perdu ; délire, jouissance,
Transports brûlants, paisible volupté,
Douces erreurs, consolante espérance,
J’ai tout perdu : l’amour seul est resté.
(Evariste Parny)
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Posted by arbrealettres sur 3 octobre 2017
la rose
se meurt que les
lèvres d’un vieil homme assassinent
les pétales
se taisent
mystérieusement
les invisibles pénitents se déplacent
avec des visages de prose et sanglotant, des vêtements
Le symbole de la rose
immobile
avec des pieds affligeants et
des ailes
s’élève
contre les marges de chanson ascendante
un étalon douceur, les
lèvres d’un vieil homme assassinent
les pétales.
***
the rose
is dying the
lips of an old man murder
the petals
hush
mysteriously
invisible mourners move
with prose faces ans sobbing, garments
The symbol of the rose
motionless
with grieving feet and
wings
mounts
against the margins of steep song
a stallion sweetness , the
lips of an old man murder
the petals.
(Edward Estlin Cummings)
Illustration: Alberto Pancorbo
Posted in poésie | Tagué: (Edward Estlin Cummings), affligeant, ascendant, assassiner, étalon, chanson, douceur, immobile, lèvres, mourir, mystérieusement, pénitent, rose, sangloter, symbole | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 octobre 2017
9 décembre 1913
Les plus sombres jours de l’année
Ont pour devoir de devenir lumière.
Je ne trouve pas de comparaison
Pour dire la douceur de tes lèvres.
Tes yeux, je te défends de les lever vers moi.
Épargne ma vie.
Ils sont plus clairs que les violettes nouvelles,
Mais mortels pour moi.
Je l’ai compris: les mots sont inutiles;
Légères, les branches sous la neige…
L’oiseleur a déjà tendu
Ses pièges près de la rivière.
(Anna Akhmatova)
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Posted by arbrealettres sur 3 octobre 2017
Conte d’amour
Dans les jardins mouillés, parmi les vertes branches,
Scintille la splendeur des belles roses blanches.
La chenille striée et les noirs moucherons
Insultent vainement la neige de leurs fronts :
Car, lorsque vient la nuit traînant de larges voiles,
Que s’allument au ciel les premières étoiles,
Dans les berceaux fleuris, les larmes des lutins
Lavent toute souillure, et l’éclat des matins
Fait miroiter encor parmi les vertes branches
Le peplum virginal des belles roses blanches.
Ainsi, ma belle, bien qu’entre tes bras mutins
Je sente s’éveiller des désirs clandestins,
Bien que vienne parfois la sorcière hystérie
Me verser les poisons de sa bouche flétrie,
Quand j’ai lavé mes sens en tes yeux obsesseurs,
J’aime mieux de tes yeux les mystiques douceurs
Que l’irritant contour de tes fringantes hanches,
Et mon amour, absous de ses désirs pervers,
En moi s’épanouit comme les roses blanches
Qui s’ouvrent au matin parmi les arbres verts.
(Jean Moréas)
Posted in poésie | Tagué: (Jean Moréas), absous, amour, éclat, belle, berceau, blanche, bouche, branche, chenille, conte, désir, douceur, hanche, jardin, moucheron, mutin, mystique, nuit, pervers, rose, scintiller, sens, sorcière, splendeur, voile | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 octobre 2017
Comme je suis un étranger dans notre vie,
je ne parle qu’à toi avec d’étranges mots,
parce que tu seras peut-être ma patrie,
mon printemps, nid de paille et de pluie aux rameaux,
ma ruche d’eau qui tremble à la pointe du jour,
ma naissante Douceur-dans-la-nuit … (Mais c’est l’heure
que les corps heureux s’enfouissent dans leur amour
avec des cris de joie, et une fille pleure
dans la cour froide. Et toi ? Tu n’es pas dans la ville,
tu ne marches pas à la rencontre des nuits,
c’est l’heure où seul avec ces paroles faciles
je me souviens d’une bouche réelle … ) Ô fruits
mûrs, source des chemins dorés, jardins de lierre,
je ne parle qu’à toi, mon absente, ma terre …
(Philippe Jaccottet)
Posted in poésie | Tagué: (Philippe Jaccottet), absente, amour, étrange, étranger, bouche, chemin, corps, cour, cri, fille, heureux, joie, lierre, naissante, nuit, paille, parler, patrie, pleurer, pluie, printemps, rameaux, ruche, s'enfouir, se souvenir, trembler, vie, ville | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 octobre 2017
Pourquoi, pour attendre la neige,
la futaie se met-elle nue ?
Et comment savoir qui est Dieu
parmi les Dieux de Calcutta ?
Et pourquoi tous les vers à soie
vivent-ils si déguenillés ?
Pourquoi le coeur de la cerise
est-il si dur en sa douceur ?
Est-ce parce qu’il doit mourir
ou parce qu’il doit subsister ?
(Pablo Neruda)
Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), cerise, coeur, deguenillé, Dieu, douceur, dur, futaie, mourir, neige, nue, pourquoi, subsister, ver à soie | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 3 octobre 2017
Illustre calcédoine,
honneur du ciel,
délicate,
ovale, claire, entière,
ressuscitée,
je célèbre la douceur de ton feu,
la dureté sincère
de l’hommage dans l’anneau frais
de la jeune fille, tu n’es pas
l’enfer hors de prix du rubis,
la personnalité de l’émeraude.
Tu es plutôt la pierre des chemins,
toute simple comme le chien,
opaque dans la migration sans fin
de l’eau,
proche du bois
et de l’odeur de la forêt,
la fille des racines
de la terre.
(Pablo Neruda)
Posted in poésie | Tagué: (Pablo Neruda), émeraude, bois, calcédoine, chien, ciel, délicate, douceur, eau, fille, forêt, hommage, honneur, illustre, jeune fille, odeur, opaque, racine, ressuscitée, rubis, simple, sincère, terre | Leave a Comment »