Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2017

Problème du vent
Je suis celui qui demande aux enfants :
D’où vient le vent ?
À qui les enfants répondent :
Mais, tu vois bien, il souffle de l’ouest.
Je suis celui qui demande à l’ouest :
D’où vient le vent ?
À qui l’ouest répond :
Mais, tu vois bien, il vient de Dieu.
Je suis celui qui demande à Dieu :
D’où vient le vent ?
À qui Dieu n’a jamais répondu.
C’est à cause de cela
que je joue du trombone à coulisse.
Pour remplir ce silence.
(Pierre Della Faille)
Recueil: L’homme inhabitable
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Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2017

L’ESPÉRANCE
est morte
à Auschwitz.
(Pierre Della Faille)
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Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2017

Char conduit
Épures.
Épure d’un char conduit.
Épure d’un char lancé.
Épure du fouet.
Tracé sur la course au-delà de parois.
Une caverne où se voit à travers le corps
et les astres hagards d’une nébuleuse.
Trajectoire du poète en lambeaux.
Quête de ce qui est après avoir été au seuil d’éclairs
encore lointains
– très lointains
– qui déchirent la robe de l’instant et du désir aux yeux éteints.
Voir à travers
– voir loin
– voir à travers des lueurs encore interdites
– encore interdites même à la femme déjà vieille qui sourit.
Poésie et danse fondent l’homme imaginal
– poésie jaillie du corps total, énergie et pensée
– danse relais de la pensée dans l’harmonie des corps.
Joie et rire : reconquérir joie et rire
– ô poète qui veut voir à travers son corps
avec des yeux éteints.
(Pierre Della Faille)
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Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2017

Ma tête est un écrou, ma main une clé anglaise.
Elsa vient d’accoucher d’un transistor.
Son cerveau est un écran, son œil un commutateur.
Elle m’offre au dîner un steak de mazout surgelé.
Où sont nos piscines d’antan ?
Le soleil nous est vendu
dans un suaire en cellophane
(Pierre Della Faille)
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Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2017

Sirmione
Il faisait un soleil du tonnerre
– et je pensais croiser Catulle avec des filles.
Je n’ai trouvé personne,
hors mon ombre courte dans les ruines.
Alors, je suis descendu contre le lac, pour y faire mon poème,
et j’ai jeté dans l’eau des pierres qui ont fait des ronds.
Mais je ne sais pas s’ils ont atteint, ces ronds,
le pied de la montagne, en face.
Alleluia.
Quand même.
(Pierre Della Faille)
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Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2017

l’écriture est la quête d’un vin
qui n’existe pas
(Jean-Claude Pirotte)
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Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2017

Feuilles mortes que le vent chasse en cette fin d’automne,
Vous êtes les signaux de la nature sauvageonne
Nous menant malgré nous vers des espaces sans message,
sans oiseaux, sans bourgeons pour égayer notre passage.
On n’entend que la vie, mais est-ce un cri ce craquement
Des feuilles sur le monde obéissant aux lois du vent?
N’est-ce pas plutôt cette peine offerte à tout vivant
Et que rien ne peut entraver puisque s’use le temps?
(Roger Foulon)
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Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2017

Au pays blanc des aubépines
Au pays blanc des aubépines,
Se promener est un délice.
Le coeur travaille dans la joie
Et l’âme est pleine d’hosannas.
Chaque pente est une montagne
Que la neige pare de bulles.
Dans la jeunesse de notre âge
Les aubépines nous sacraient,
Tu étais la reine du jour,
Je te couvrais de mes baisers
Et mes caresses sur ton corps
Posaient des pétales d’amour.
Il me reste pour te louer
Le souvenir des aubépines
Et la neige de mes poèmes
Puisque s’use le temps
(Roger Foulon)
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Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2017

Illustration: Gao Xingjian
Poète,
Il faut garder les chants d’amour au fond des gorges,
ne pas laisser les mains écrire leurs caresses
et les yeux refléter les splendeurs visitées.
Le plaisir doit dormir dans les chambres secrètes
et les amants se taire.
Il faut clamer les chants de peur sur les sommets,
les thrènes de pitié tout au long des chemins,
les cris de liberté aux échos des forêts,
les dures vérités à la face des mers
et toujours avoir faim.
Ton coeur et tes amours n’intéressent personne.
Les fleurs et les oiseaux sont morts sous ton stylet.
Ecoute, écoute les balbutiements des hommes,
et que ta chair et que ton sang se fassent verbe
pour habiter en tous.
(Jean Dauby)
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Posted by arbrealettres sur 19 octobre 2017

Illustration: Maarten van Heemskerck
Babel
Sur le chemin de la ville,
que mes électriciens avaient envahie
pour lui donner les yeux de la prochaine nuit,
je vis un homme assis qui jouait avec un bœuf d’ébène,
plus petit que mon rêve et plus grand qu’un château.
Je lui dis : «Père, as-tu froid?», car il était nu.
Il me regarda sans réponse.
Je criai : «Père, es-tu sourd? ».
Mais il ne dit rien non plus.
Quand je fus à l’auberge
où je voulais passer la nuit,
l’hôte me conduisit à l’écurie.
Dans cet étrange pays,
les gens prétendent que je suis un cheval.
C’est vrai, sans doute,
et l’homme ne peut m’avoir compris si je hennis.
Dans mon pays, pourtant,
je suis ingénieur nucléaire.
(Pierre Della Faille)
Recueil: L’homme inhabitable
Editions: La Fenêtre Ardente
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