Je ne saurais rien dire de cet état (Zéno Bianu)
Posted by arbrealettres sur 24 novembre 2017
Illustration: El Greco
je ne saurais rien dire de cet état,
où je fus happé derrière l’horizon.
Comme renversé d’amour,
les nerfs aiguisés à la braise,
les veines meurtries au vivant.
Oui, le très vivant.
Ce qui n’en finit pas
de prendre visage
entre deux apparences.
C’est, tellement.
Et l’on voudrait que cette spirale
qui noue coeur et ventre
fût traduite au mieux du monde.
On voudrait
l’exact sanglot de la ténèbre,
la fièvre de tous les rires.
Et la décomposition même,
si parfaite.
Sa toute blancheur.
Pour mieux accueillir
le poudroiement.
Là où tout parle.
Où la pensée s’efface.
Où frémit
la nuque des étoiles.
Il faut aller vers ce ressac,
traverser les atomes,
sevrer la nuit.
Avec toutes les langues du vertige.
La secousse,
si belle.
(Zéno Bianu)
Recueil: Infiniment proche
Editions: Gallimard
Lola said
Des mots qui résonnent,
qui résonnent tellement!
Merci pour la découverte de ce poète qui j’espère, va continuer à me faire vibrer.
arbrealettres said
Coucou Lola 🙂
Oui de belles vibrations
quelques autres ici si ça te dit
https://arbrealettres.wordpress.com/tag/(Zeno-Bianu/
Beau wk chez toi 🙂