SAINTE MADELEINE (René Guy Cadou)
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2018
Illustration: Philippe de Champaigne
SAINTE MADELEINE
N’ai jamais vu telle servante
Avoir le coeur si près du ventre
Disait Simon le métayer
A ses amis les bons fermiers
Par les deux bouts brûle chandelle
Au lendemain d’être pucelle
De quatorze ans si j’en avais
Me maigrirait tous mes valets
Mais quand revint finie la guerre
Le fils occis devant l’Yser
A peine entré dans la maison
Les siens tombés en pâmoison
A ses genoux la Madeleine
Comme une eau pure de fontaine
Se répandit et fit si bien
jeune homme à lui revint
sont trompés tous sur ton compte
Relève-toi fille de comte
En vérité je te le dis
Ton amour mène au Paradis.
(René Guy Cadou)
Recueil: Poésie la vie entière
Traduction:
Editions: Seghers
This entry was posted on 10 janvier 2018 à 10:33 and is filed under poésie. Tagué: (René Guy Cadou), ami, amour, brûler, chandelle, coeur, comte, eau, entrer, fermier, fille, fils, fontaine, genoux, guerre, jeune homme, madeleine, maigrir, maison, métayer, mener, occire, paradis, pâmoison, pucelle, pur, relever, revenir, saint, se répandre, se tromper, servante, valet, ventre, voir. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, ou trackback from your own site.
Cochonfucius said
Seigneur chaussé de magenta
————–
Ce comte aime arborer des souliers fantaisistes
Qui lui furent offerts par le baron de Crac,
Lequel en son bagage en avait tout un sac ;
Plus d’un contemporain le prend pour un fumiste.
D’autres l’ont regardé comme un surréaliste,
C’est notamment le cas de ses copains de fac ;
Il pourrait figurer dans la Rubrique-à-Brac,
Lui dont la silhouette inspire les artistes.
Nous admirons aussi sa chemise fripée,
Son cheval fatigué par maintes équipées
Et son vaste chapeau, rose et faramineux.
Tu l’entends au comptoir parler en hyperboles,
Avec lui, tout sujet se change en sac de noeuds ;
La grammaire est noyée, les mots se carambolent.