VIEUX CONTE (Edmond Rostand)
Posted by arbrealettres sur 9 mars 2018
VIEUX CONTE
Dans l’éparpillement soyeux des cheveux d’or
Et parmi les blancheurs des coussins toute blanche,
Ayant clos pour cent ans ses grands yeux de pervenche,
Souriant vaguement à son rêve, elle dort.
Sa tête de côté légèrement se penche.
Un vitrail entr’ouvert laisse voir le décor
Du parc, où les oiseaux ne chantent pas encor,
Car la Fée endormit chacun d’eux sur sa branche.
Au pied du lit sommeille un beau page blondin.
Elle dort, immobile en son vertugadin,
La jupe laissant voir un bout de sa babouche…
Toute rose, elle dort son sommeil ingénu,
Car le Prince Charmant n’est pas encor venu
Qui doit la réveiller d’un baiser sur la bouche.
(Edmond Rostand)
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