La licorne devant le miroir (T. Carmi)
Posted by arbrealettres sur 13 mars 2018
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La licorne devant le miroir
Ma Dame,
Si vous n’aviez pas tenu
Devant moi, ce miroir
Je n’aurais pas su
Que j’étais mélancolique et col monté.
Je n’aurais pas su
Que je n’avais qu’une corne,
La barbe rare et des lèvres épaisses.
Ma Dame,
Sans fâcherie,
Si votre main amère n’avait tenu
Devant moi ce miroir
Jamais je n’aurais osé vous approcher
Et poser mes serres crochues
Sur vos genoux.
Ma Dame,
Si vous n’aviez point appelé l’écho de mon corps,
Nous ne serions pas devenus trois :
Moi, vous et moi-même,
Et au-dessus de nous
Une corne hautaine.
(T. Carmi)
Recueil: Anthologie de la poésie en hébreu moderne
Traduction: S. Reich
Editions: Gallimard
This entry was posted on 13 mars 2018 à 9:13 and is filed under poésie. Tagué: (T. Carmi), amer, approcher, écho, épais, barbe, corne, corps, crochu, dame, devenir, fâcherie, genoux, hautain, lèvres, licorne, main, mélancolique, miroir, oser, rare, serre, tenir. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, ou trackback from your own site.
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