JE TUE LE TEMPS (André Frénaud)
Posted by arbrealettres sur 19 avril 2018
JE TUE LE TEMPS
Je tue le temps en taillant dans la houille.
Engorgé je me débarrasse ou j’essaie.
Je tue le temps au vin rouge, à la délicatesse,
à la franche gaieté, à la morale,
à l’excès de zèle, à qui perd gagne, à la boussole,
avec un miroir d’emprunt,
avec un regard farouche,
avec un sourire componctueux,
avec une envie de pleurer.
Je tue le temps à creuse rêverie,
avec un marteau-piqueur, avec un petit flageolet,
avec une superbe convoitise,
avec une raillerie épaisse,
en toute bonne foi, avec un mil en coin,
avec les discours habituels, avec des mots écrits,
avec du vent.
Je n’approche pas du recours imaginé.
Je tue le temps. Je taille en suffoquant, j’essaie.
Je tue le temps. Si un faucon au poing j’allais,
je saurais faire.
(André Frénaud)
Traduction:
Editions: Gallimard
This entry was posted on 19 avril 2018 à 9:14 and is filed under méditations, poésie. Tagué: (André Frénaud), aller, approcher, épais, bonne foi, boussole, convoitise, creux, délicatesse, discours, engorger, envie, essayer, excès, farouche, faucon, flageolet, gagner, gaieté, habituel, houille, imaginer, marteau-piqueur, mil, miroir, morale, mot, perdre, pleurer, poing, raillerie, rêverie, recours, regard, savoir faire, se débarrasser, sourire, suffoquer, superbe, tailler, temps, tuer, vent, vin, zèle. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, ou trackback from your own site.
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