Voici la forme féminine (Walt Whitman)
Posted by arbrealettres sur 7 mai 2018

Voici la forme féminine,
Elle exhale de la tête aux pieds un rayonnement divin,
Elle attire d’une ardente, d’une indéniable attirance,
Son haleine m’aspire comme si je n’étais qu’une vapeur sans poids,
tout s’efface excepté moi et elle,
Livres, art, religion, temps, la terre visible et solide,
et ce qu’on attendait du ciel ou redoutait de l’enfer,
tout cela maintenant, s’est consumé,
Des filaments fous, d’irrésistibles jaillissements sortent d’elle
la réponse de même irrésistible,
Chevelure, poitrine, hanches, souplesse des jambes,
mains nonchalantes qui retombent en s’égarant,
les miennes s’égarant trop,
Reflux mordu par le flux et flux mordu par le reflux,
chair d’amour qui se gonfle et délicieusement a mal,
Jets d’amour sans limites, limpides et chauds, énormes,
tremblante gelée d’amour, blanche éclosion, suc en délire,
Nuit du nouveau marié travaillant sûrement et doucement
dans l’aube étale,
Ondulant dans le jour qui consent et cède,
Perdu dans la fente du jour dont l’étreint l’odorante chair.
(Walt Whitman)
This entry was posted on 7 mai 2018 à 1:00 and is filed under poésie. Tagué: (Walt Whitman), amour, ardente, art, aspirer, attirance, attirer, étale, étreinte, céder, chair, chevelure, consentir, consumer, délire, divin, exhaler, féminine, fente, forme, gelée, haleine, irrésistible, jaillissement, Marie, odorante, onduler, poitrine, rayonnement, redouter, reflux, religion, s'effacer, se gonfler, tremblante. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, ou trackback from your own site.
lesouffledesmots said
J’aime beaucoup Walt Whitman, mais je connaissais pas ce poème, beau, sensuel, hymne à la féminité et à l’amour charnel. Rien d’étonnant chez Whitman le croyant, car l’acte sexuel est un acte sacré. (Ce n’est pas par hasard que l’os du bassin s’appelle le sacrum)
Dans la flûte enchantée de Mozart il est dit « L’homme et la femme, la femme et l’homme ensemble peuvent se hausser au rang des dieux. »
Et Goethe dans Faust dit « Éternel féminin nous attire vers le haut. »
Selon la légende, l’homme et la femme en s’accouplant reforment l’androgyne originel qu’ils formaient avant que les âmes sœurs soient séparées.
arbrealettres said
Etait-ce cela le « péché » de la « Pomme »?
Très intéressant cette dérive des traductions!!!
pomum signifie « fruit », le terme propre pour désigner les pommes étant malum, mala
…
malus, qui désigne aussi bien un arbre « mauvais », c’est-à-dire interdit, qu’un simple pommier
…
Cf wikipedia http://fr.wikipedia.org/wiki/Fruit_d%C3%A9fendu
((-: