Toujours j’ai ressenti une perte – Du plus loin qu’il me souvienne (Emily Dickinson)
Posted by arbrealettres sur 27 Mai 2018
Toujours j’ai ressenti une perte –
Du plus loin qu’il me souvienne
J’étais veuve – de quoi je ne savais
Trop jeune pour qu’on se doute
Qu’une Endeuillée rôdait parmi les enfants
J’allais cependant pareille
A qui sur un Empire se lamente
Étant le seul Prince en exil –
Plus vieille, Aujourd’hui, d’un cycle assagie
Et plus effacée, comme est la Sagesse
Doucement je poursuis encor la quête
De mes Insolvables Palais –
Et un Soupçon, comme un Doigt
De temps en temps touche mon Front
Je crois que je cherche aux antipodes
Le Lieu du Céleste Royaume –
***
A loss of something ever felt I —
The first that I could recollect
Bereft I was – of what I knew not
Too young that any should suspect
A Mourner walked among the children
I notwithstanding went about
As one bemoaning a Dominion
Itself the only Prince cast out –
Elder, Today, A session wiser,
And fainter, too, as Wiseness is
I find Myself still softly searching
For my Delinquent Palaces –
And a Suspicion, like a Finger
Touches my Forehead now and then
That I am looking oppositely
For the Site of the Kingdom of Heaven –
(Emily Dickinson)
Qu'est-ce que ça vous inspire ?