OBITUAIRE DU TEMPS PRÉSENT (Paul Auster)
Posted by arbrealettres sur 5 juin 2018
OBITUAIRE DU TEMPS PRÉSENT
Pour lui c’est tout un —
où il commence
et où il finit. Blanc d’oeuf, le blanc
de son oeil : il dit
lait d’oiseau, sperme
coulant de sa propre
parole. Car l’oeil
est inconstant,
s’accroche seulement à ce qui est, ni plus ni moins
ici que là, mais partout, à chaque
objet. Il n’en retient
aucun. N’écrit
rien. Il s’abstient
du coeur
des choses vivantes. Il attend.
Et s’il commence, il finira,
comme si son oeil s’était ouvert dans la bouche
d’un oiseau, comme s’il n’avait jamais commencé
à être en aucun lieu. Il parle
de distances
non moins éloignées que celles-ci.
(Paul Auster)
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