TANDIS QUE TRAVERSAIT LA BELLE… (Attila József)
Posted by arbrealettres sur 13 juin 2018
Illustration: Carolus Duran
TANDIS QUE TRAVERSAIT LA BELLE…
Tandis que traversait la Belle,
Près des moineaux vinrent s’asseoir
Les colombes en ribambelle.
Frôlant la marche du trottoir
Apparut la claire cheville
Tel un point d’aube dans le noir.
Comme brise sous la charmille,
L’éраulе frémit. Un gamin
S’éprenait de la jeune fille.
Les éclats du ciel citadin
Et la démarche aérienne
Vous rendaient joyeux, plein d’entrain !
On souriait à cette Reine,
Racine et branche pour mon coeur,
Ce dont nul ne concevait peine.
Sur mes genoux, tout en douceur,
Empêchant qu’on vînt me la prendre,
Je la berçai. Mais j’avais peur.
Nul pourtant ne vint nous surprendre.
Ils étaient d’humeur amicale,
L’envie expirait sans attendre…
Et la Belle avançait, royale !
Et le vent svelte la suivait
Dans sa démarche triomphale.
La fraîcheur du vent l’habillait !
(Attila József)
Traduction: Georges Kassaï
Editions: Phébus
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