L’inconstant (Pablo Neruda)
Posted by arbrealettres sur 1 juillet 2018

L’inconstant
Mes yeux s’en sont allés
derrière une brunette
qui passait.
Était de nacre noire,
était raisin violet.
De sa traîne de feu
elle a fouetté mon sang.
Après toutes les filles
je vais toujours ainsi.
Une blonde est passée
telle une plante d’or
en balançant ses charmes.
Et ma bouche s’est faite
vague qui s’en allait
décharger des éclairs
de sang sur sa poitrine.
Après toutes les filles
je vais toujours ainsi.
Mais vers toi, sans bouger,
sans te voir, ma lointaine,
mon sang, mes baisers volent,
ma brunette et clairette,
ma grande et ma petite,
ma vaste et ma menue,
ma jolie laideronne,
faite de tout l’argent
et faite de tout l’or,
faite de tout le blé
et de toute la terre,
faite de toute l’eau
des vagues de la mer,
faite pour mes deux bras ,
faite pour mes baisers,
faite, oui, pour mon coeur.
(Pablo Neruda)
This entry was posted on 1 juillet 2018 à 6:44 and is filed under poésie. Tagué: (Pablo Neruda), argent, baiser, balancer, bouche, brunette, charmé, coeur, feu, fille, fouetter, inconstant, lointaine, menue, mer, nacre, or, passer, poitrine, raisin, sang, voler. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, ou trackback from your own site.
Qu'est-ce que ça vous inspire ?