LE CORPS N’EST PAS TON CORPS (Georges Themelis)
Posted by arbrealettres sur 12 juillet 2018
LE CORPS N’EST PAS TON CORPS
Le corps, dois-tu dire, n’est pas ton corps.
Nous devons parer les morts d’une rose sur la poitrine
D’une couronne de myrte.
Aimons-nous les uns les autres.
Que le corps de l’homme ne craigne point
Le corps de la femme, en harmonie, en silence.
Aimons-nous les uns les autres.
Le corps de la femme tremble et s’approche.
Derrière, l’ombre nous protège,
L’amour nous fait peur, le sommeil nous entraîne.
En harmonie, en silence.
Enfin la mort nous emporte — aimons-nous les uns
les autres —
Et nous glisse dans son tiroir.
(Tu dois prendre soin de, ton corps même au
printemps
Préparer sa fête avec une rose sur la poitrine,
Une couronne de myrte.)
Là sont les mains avec les doigts immobiles.
Là les yeux et tout ce que les yeux cachent
Dérobés à la lumière, comme des coquilles vides.
Les lèvres bien closes et fêlées.
(Nous ne demanderons plus rien, qui ne puisse être donné
Et nous n’interrogerons pas : nous serons nous-mêmes la réponse.)
(Georges Themelis)
Qu'est-ce que ça vous inspire ?