Arbrealettres

Poésie

Le Bain des Nymphes (José-Maria de Hérédia)

Posted by arbrealettres sur 3 août 2018



Illustration: Adolphe William Bouguereau

    

C’est un vallon sauvage abrité de l’Euxin;
Au-dessus de la source un noir laurier se penche,
Et la Nymphe, riant, suspendue à la branche,
Frôle d’un pied craintif l’eau froide du bassin.

Ses compagnes, d’un bond, à l’appel du buccin,
Dans l’onde jaillissante où s’ébat leur chair blanche
Plongent, et de l’écume émergent une hanche,
De clairs cheveux, un torse ou la rose d’un sein.

Une gaîté divine emplit le grand bois sombre.
Mais deux yeux, brusquement, ont illuminé l’ombre.
Le Satyre !… Son rire épouvante leurs jeux;

Elles s’élancent. Tel, lorsqu’un corbeau sinistre
Croasse, sur le fleuve éperdument neigeux
S’effarouche le vol des cygnes du Caÿstre.

(José-Maria de Hérédia)

 

 

 

Une Réponse vers “Le Bain des Nymphes (José-Maria de Hérédia)”

  1. (1) Chat débotté
    ————

    L’animal se déchausse et choisit un coussin
    Joliment recouvert d’une serviette blanche ;
    J’entends battre son coeur qui bien rarement flanche,
    Ce coeur qui n’abrita que de nobles desseins.

    Car il ne fut jamais un chasseur de poussins,
    Il n’effraya jamais les oiseaux sur les branches ;
    S’il vola du poisson, ou de viande une tranche,
    Ça prouve seulement que ce n’est pas un saint.

    Son esprit est subtil, son âme n’est pas sombre,
    Cela se manifeste en des ruses sans nombre ;
    Or, je le vois surtout dans le moment des jeux .

    Il est fort délicat, ce chat n’est pas un cuistre,
    Mais son tempérament est parfois orageux ;
    Quelques sautes d’humeur qui n’ont rien de sinistre.

    (2) Chat qui rêve
    ———-

    Il rêve qu’on l’invite à manger des poussins ;
    Mais un coq menaçant soudain vers lui se penche,
    Alors il n’a plus qu’à sauter sur une branche
    Et s’y tenir perché comme un sphinx abyssin.

    Puis il rêve qu’il dort, blotti sur un coussin
    Qui par magie devient un champ de neige blanche,
    Mais il s’en va plus loin, craignant les avalanches,
    Puis il croit s’éveiller près de mon traversin.

    Une gaîté féline emplit son âme sombre,
    Ses deux yeux, brusquement, ont illuminé l’ombre,
    C’est le lever du chat, c’est le moment des jeux ;

    D’autres songes viendront, dans un autre registre,
    De jardins assombris, de matins orageux ;
    Le chat reste serein, dans son rêve sinistre.

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