La maison de ma mère (Marceline Desbordes-Valmore)
Posted by arbrealettres sur 6 août 2018
La maison de ma mère
[…]
Les psaumes de l’oiseau caché dans le feuillage,
Ce qu’il raconte au ciel par le ciel répondu,
Mon âme qu’on croyait indolente ou volage,
L’a toujours entendu !
Et quand là-bas, là-bas, comme on peint l’espérance,
Dieu montrait l’arc-en-ciel aux pèlerins errants,
S’il avait ruisselé sur ma vierge souffrance,
La nuit se sillonnait de songes transparents ;
Et sur l’onde qui glisse et plie, et s’abandonne,
Quand j’avais amassé des parfums purs et frais,
En voyant fuir mes fleurs que n’attendait personne,
Je regardais ma mère et je les lui montrais.
Et ma mère disait : » C’est une maladie,
Un mélange de jeux, de pleurs, de mélodie :
C’est le coeur de mon coeur ! Oui, ma fille ! Plus tard,
Vous trouverez l’amour et la vie… autre part. »
Innocence ! Innocence ! éternité rêvée !
Au bout des temps de pleurs serez-vous retrouvée ?
êtes-vous ma maison que je ne peux rouvrir ?
Ma mère ! Est-ce la mort ? … je voudrais bien mourir !
(Marceline Desbordes-Valmore)
Cochonfucius said
Maison d’azur
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Un ermite vit là, presque sans voisinage,
Lui qui ne lit jamais le journal du matin ;
D’avoir été plus jeune, il n’en est pas certain,
Ni d’avoir hérité d’un quelconque apanage.
La force qui lui reste, il faut qu’il la ménage,
Il ne voyage plus vers des lieux très lointains ;
Il ne fréquente plus le métropolitain
Dont en lui, cependant, des souvenirs surnagent.
Le siècle a son déclin, la vie a son hiver,
Les humains ne sont point des arbres toujours verts ;
Comme l’eau d’un torrent, nous sommes de passage.
Vous ne trouverez pas de regrets dans ce chant,
Car de les cultiver, ce n’est pas mon penchant ;
Ne croyez pas non plus y trouver un message.