SUR MON LIT DE MALADE (Rabindranath Tagore)
Posted by arbrealettres sur 6 août 2018
SUR MON LIT DE MALADE
Dans la pure lumière de l’aube qui point
je vis l’Univers ceint de la Couronne de Paix.
De leur tête inclinée les arbres lui donnaient leur bénédiction.
Solidement établie au coeur de l’Univers, la Paix
se garde elle-même à travers les luttes et la douleur au long des âges.
Dans ce monde tourmenté, elle se manifeste chaque jour, à l’aube et au crépuscule.
O Poète, héraut du Bien,
tu as sûrement reçu son invitation.
Si, ignorant son appel,
tu deviens le porte-parole du désespoir,
l’émissaire de la difformité,
si tu joues faux sur une harpe cassée,
défigurant l’éternelle vérité de l’Univers,
alors pourquoi as-tu été mis au monde ?
Dans les rizières pourquoi laisse-t-on les chardons prospérer,
pour insulter la faim de l’Homme ?
Si le malade considère la maladie comme l’ultime vérité,
mieux vaut mourir en silence.
Le poète dans l’Homme devrait-il ne devenir qu’objet de disgrâce
en suivant les sentiers d’une imagination sans pudeur,
et mettant un masque éhonté
devrait-il ternir l’éclat de la figure humaine ?
(Rabindranath Tagore)
lesouffledesmots said
C’est beau ! J’adore ces vers :
« O Poète, héraut du Bien, tu as sûrement reçu son invitation. »
« si tu joues faux sur une harpe cassée, défigurant l’éternelle vérité de l’Univers, alors pourquoi as-tu été mis au monde ? ».
Merci Christian de nous servir sur un plateau toutes ces beautés. Dommage que j’ai si peu de temps en ce moment pour en profiter ;-(
arbrealettres said
Toujours un Plaisir de Partager 😉
Pas grave il suffit de s’y (re)plonger de temps en temps dans ce P’Oasis 🙂