Archive for 19 septembre 2018
Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2018

LES OBJETS PERDUS
(Extraits)
Le briquet, le canif,
ont eu raison des poches.
Ton prénom a dû prendre
ce chemin… Liane ou Line ?
Les doublures trouées
réservent à la main
une bise venue
d’en bas, du sol hostile.
Tout le désert occupe
l’espace d’un objet
perdu. Le dénuement
est de ne plus avoir
un rien qui rassurait.
*
Une veste qui s’use,
des montres qui s’arrêtent,
m’épaulent davantage
que la résignation.
Nous acceptons de vivre
parce qu’autour de nous
s’effilochent, s’éliment,
de pauvres serviteurs,
compagnons qui rejoignent
la matière orpheline,
anneaux sans annulaires,
alors que je conserve
mes mains pour te les tendre !
(Axel Toursky)
Illustration: Pierre Mornet
WordPress:
J'aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Axel Toursky), accepter, bise, briquet, canif, conserver, dénuement, désert, main, objet, orpheline, perdu, prénom, rassurer, s'arrêter, s'élimer, s'effilocher, s'user, tendre, veste | 2 Comments »
Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2018
Les dieux, et les Messies qui sont des dieux,
Passent, et les songes vains qui sont d’autres Messies.
Muette la terre perdure.
Ni dieux, ni Messies, ni idées ne me prodiguent
Des roses. Miennes, ces roses, si je les tiens.
Et si je les tiens, que vouloir de plus?
(Fernando Pessoa)
Illustration: ArbreaPhotos
WordPress:
J'aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Fernando Pessoa), dieux, messies, mienne, muette, passer, perdurer, prodiguer, rose, songe, tenir, terre, vouloir | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2018
Au monde, seul avec moi-même, m’ont laissé
Les dieux qui disposent.
Je ne puis rien contre eux, et ce qu’ils m’ont donné,
Je l’accepte et ne demande plus rien.
Ainsi le blé s’incline sous le vent, qui se dresse
Dès lors que le vent cesse.
(Fernando Pessoa)
WordPress:
J'aime chargement…
Posted in méditations | Tagué: (Fernando Pessoa), accepter, blé, cesser, demander, Dieu, disposer, dresser, laisser, rien, s'incliner, seul, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2018

Une maison, des roses.
Un ami, le soleil.
Une chambre, le vent.
L’heure, l’écho, le sable.
Une épée à midi,
une écharpe le soir.
La jeunesse des gestes.
L’ombre qui dit peut-être,
la lampe qui dit oui.
Ecoutez un poème
sans rimes ni saisons.
(Axel Toursky)
Illustration
WordPress:
J'aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Axel Toursky), ami, écharpe, écho, épée, chambre, geste, jeunesse, lampe, maison, ombre, poème, rime, rose, sable, saison, soleil, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2018

RANDONNÉE
Merci pour cette poignée de jours d’avril
pour le vent blanc qui souffle
pour la terre sombre et les herbes entremêlées
et la fille qui marche à mes côtés
(Au pays des douze collines, Irlande)
*
ROAD FRAGMENT
My thanks for this handful of April days
for the white wind blowing
for the dark earth and the tangled grass
and the girl beside me walking
(Twelve Ben Country, Ireland)
(Kenneth White)
WordPress:
J'aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Kenneth White), avril, colline, fille, herbe, poignée, randonnée, sombre, souffler, terre, vent | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2018
Un plant de pousses vigoureuses
n’a d’autre souhait qu’une pluie fine,
mais qui sait ce qui court
à l’esprit de l’abeille jaune ?
(Tshanyang Gyatsho)
Illustration
WordPress:
J'aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Tshanyang Gyatsho), abeille, esprit, jaune, plant, pluie, poussé, souhait | 3 Comments »
Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2018

Souvent, nous suivons à la trace des rêves
qui, sans se lasser, nous entraînent
par les mêmes chemins.
Nous les croyons connus, parce qu’ils défient le temps.
Mais le promeneur angoissé est-il toujours le même
(Claude Mourthé)
Illustration: Ana Cruz
WordPress:
J'aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Claude Mourthé), angoisse, chemin, connu, défier, entraîner, lasser, même, promeneur, rêve, suivre, temps, trace | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2018

Cette mystérieuse circonstance qui fait que les choses de notre passé continuent d’exister
y compris lorsqu’elles sortent de notre vie, et s’épanouissent,
même, en donnant chaque saison de nouveaux fruits, pour une récolte dont nous ne saurons plus rien.
La persistance illogique de la vie.
(Alessandro Baricco)
Découvert chez Lara ici
Illustration: Dimo Kolibarov
WordPress:
J'aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Alessandro Baricco), exister, fruit, illogique, mystérieuse, passé, persistance, récolte, sortir, vie | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2018

« Bonne chance! » C’est ainsi que
dans le coin d’un MacDo je mets un terme
à ma dernière lettre
(Tawara Machi)
WordPress:
J'aime chargement…
Posted in poésie | Tagué: (Tawara Machi), bonne chance, coin, lettre, terme | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 19 septembre 2018

LETTRE ÉCRITE
DANS LA MONTAGNE EN HIVER
« Dans le tantra le plus haut, quel que
soit le lieu où l’on se trouve, c’est là le
mandala, quels que soient les mots que
l’on prononce, ce sont là les syllabes mantriques. »
(C.M. Chen, Vajrayana Meditations)
Dans ce monde
toujours plus âcre, toujours plus dur
toujours plus blanc
tu me demandes des nouvelles ?
La glace éclate en caractères bleus
qui saurait les lire ?
je me parle grotesquement à moi-même
et le silence répond
*
WINTER LETTER
FROM THE MOUNTAIN
« In the highest tantra, wherever one hap-
pens to be , that is the mandala, whatever
words one utters, these are the mantric syllables. »
(C.M. Chen, Vajrayana Meditations)
In this world
always harder and more acrid
more and more white
you ask me for news?
the ice breaks in blue characters
who can read them ?
I talk grotesquely to myself
and the silence answers
(Kenneth White)
Illustration: Rockwell Kent
WordPress:
J'aime chargement…
Posted in méditations, poésie | Tagué: (Kenneth White), âcre, blanc, bleu, dur, glace, grotesquement, hiver, lettre, lire, montagne, nouvelle, répondre, silence | 2 Comments »