Arbrealettres

Poésie

Le Minotaure (Barbara)

Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2018



Illustration: Pablo Picasso
    
Le Minotaure

Dans le grand labyrinthe où je cherchais ma vie,
Volant de feu en flamme comme un grand oiseau ivre,
Parmi les dieux déchus et les pauvres amis,
J’ai cherché le vertige en apprenant à vivre.

J’ai cheminé souvent, les genoux sur la terre,
Le regard égaré, embrouillé par les larmes,
Souvent par lassitude, quelquefois par prière,
Comme un enfant malade, envoûté par un charme.

Dans ce grand labyrinthe, allant de salle en salle,
De saison en saison, et de guerre en aubade,
J’ai fait cent fois mon lit, j’ai fait cent fois mes malles,
J’ai fait cent fois la valse, et cent fois la chamade.

Je cheminais toujours, les genoux sur la terre,
Le regard égaré, embrouillé par les larmes,
Souvent par lassitude, quelquefois par prière,
Comme un enfant rebelle qui dépose les armes.

Mais un matin tranquille, j’ai vu le minotaure
Qui me jette un regard comme l’on jette un sort.

Dans le grand labyrinthe où il cherchait sa vie,
Volant de feu en flamme, comme un grand oiseau ivre,
Parmi les dieux déchus et les pauvres amis,
Il cherchait le vertige en apprenant à vivre.

Il avait cheminé, les genoux sur la terre,
Le regard égaré, embrouillé par les larmes,
Souvent par lassitude, quelquefois par prière,
Comme un enfant rebelle qui dépose les armes.

Dans ce grand labyrinthe, de soleil en soleil,
De printemps en printemps, de caresse en aubaine,
Il a refait mon lit pour de nouveaux sommeils,
Il a rendu mes rires et mes rêves de reine.

Dans le grand labyrinthe, de soleil en soleil,
Volant dans la lumière, comme deux oiseaux ivres,
Parmi les dieux nouveaux et les nouveaux amis,
On a mêlé nos vies et réappris à vivre…

(Barbara)

Découvert ici: https://petalesdecapucines.wordpress.com/

2 Réponses to “Le Minotaure (Barbara)”

  1. Hippotaure de gueules
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    Quand il était très jeune, il tenait dans ma poche,
    Par la suite, il devint plus gros qu’un écureuil ;
    Dans l’étable, les boeufs lui firent bon accueil,
    J’en ai connu plusieurs qui de lui furent proches.

    Mon oncle Jean, qui fut seigneur de Roquefeuil,
    Dans un savant traité le compare à Gavroche :
    Aristide Bruant me dit qu’à la Bastoche
    Il franchissait souvent des tavernes le seuil.

    L’hippotaure n’est pas des animaux le pire,
    Ce n’est point un goupil qui ment comme il respire ;
    Une muse l’instruit, dont il est le filleul.

    Concernant son métier, il n’en a pas encore,
    Peut-être, il deviendra chasseur de manticores,
    Il aurait du succès, car il serait le seul.

    ———————————-

    Un Livre ésotérique

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  2. Grand oiseau martien
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    Mon chant ressemble au son d’une cloche qui tinte,
    Mais depuis quelques mois, souvent je me suis tu ;
    Avec mes compagnons j’ai fort peu débattu,
    Rarement plaisanté, guère vidé de pintes.

    Ma bonne humeur, pourtant, n’en fut jamais atteinte,
    Et mon sens de l’humour, je ne l’ai pas perdu ;
    Je n’ai point rencontré de problèmes ardus,
    La flamme du désir n’est nullement éteinte.

    Mais, je ne le nie pas, je suis devenu vieux,
    Même, il est presque temps de faire mes adieux ;
    Je veux être serein dans mes heures dernières.

    Sur un pareil sujet, je ne m’étendrai pas,
    Je préfère songer à mon prochain repas
    Ou faire mon métier de chercheur de lumière.

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