Archive for 5 novembre 2018
Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2018

Illustration: Bénédicte Muller
Dix maximes pour la marche
Qui cherche une soeur gerce de douceur
qui cherche pourquoi herse toujours soi
qui hisse l’ennui la nuit le dévisse
qui tranche ses veines épanche sa peine
qui tue le lundi pue le vendredi
qui pâlit d’un pleur meurt au lit d’un râle
qui patauge en songe jauge le mensonge
qui hèle l’effroi cisèle sa croix
qui freine sa main traîne son chagrin
qui prouve le feu
les cieux le recouvrent.
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
Traduction:
Editions: De la Différence
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Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2018

Illustration: Alex Stevenson Diaz
Ce que j’ai
Sous ma peau j’ai une route
sous ma peau j’ai une veste
dix parents infatigables
qui s’accrochent aux deux pans
moi je rentre dans ma peau
et je tire sur l’étoffe
laissez-moi aller aux pierres
laissez-moi ficher le camp
j’aime mieux mâcher le vent
que le bouilli du samedi
sous ma peau j’ai une route
sous ma peau j’ai une porte
je la claque je cours dehors
mais je sens dans tout mon corps
les parents qui s’agrippent encore.
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
Traduction:
Editions: De la Différence
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Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2018

L’entaille
Toujours trop purs et cette fièvre
tant de douceur qui nous dit bois
et quand la peur dénoue ses doigts
le verre éclate dans nos lèvres
ce sang sur le dos de la main
depuis longtemps sait le chemin :
de la caresse vient la gifle
l’entaille noire en haut du coeur.
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
Traduction:
Editions: De la Différence
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Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2018

Illustration
Je parle
Je parle
non je nage dans le sang
non je marche sur les toits
non je siffle dans la mer
non je joue de la raison
c’est la neige qui m’enroule
c’est la glace qui me griffe
des lueurs et des lumières
non je souffle sur mes manches
tant de craie qui nous salit
tant de bleu qui m’envahit
non je dors dans la prairie
non je branche des rêves
non je parle
devant des têtes qui s’alignent
devant du sable qui m’écoute
qui me file entre les doigts
des galets qui ont compris
des filets qui s’en balancent
devant la mer qui me regarde
oui je parle
je souffle du vent je siffle du chant
six étoiles qui sommeillent
j’ouvre ma cosse adieu les graines
c’est l’heure
rangez vos livres.
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
Traduction:
Editions: De la Différence
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Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2018

Illustration: Daniel Siguier
Pourtant chaque jour plus seul
Homme ouvre le seuil de ta demeure
femme ouvre ta chambre ouvre tes jambes
enfant ouvre la salle de tes jeux
parlez-moi embrassez-moi dites un peu
montrez-moi les photos les cicatrices les secrets
la solitude me maçonne
chaque jour elle jette sur moi d’un geste sec
sa truellée de ciment noir
elle me crépit elle vise mes yeux
elle monte son mur autour de moi
elle épaissit ma peau toujours sa trahison
quand l’envie de brûler me parle
quand l’envie de parler me brûle
quand l’océan des autres me lèche
quand cet homme qui passe je voudrais l’arrêter
et cette femme lui sourire poser ma main sur son épaule
pourtant chaque jour plus seul isolé contre moi
moi qui ai le goût des bonjours
des braises du coeur dans les yeux
des mots
des mains
du verre de vin sous les platanes.
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
Traduction:
Editions: De la Différence
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Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2018

Entre force et fatigue
La pierre cède les ongles cèdent
les forces meurent pour s’accrocher
ah lâcher tout et ricocher
de pierre en pierre vers la douceur
vers la douceur des grandes nuits
vers la toilette de la pluie
vers la candeur des lèvres closes
vers le repos sous les paupières
donner courage c’est fini
et le grand jeu du coeur d’ici
pas de ce monde je t’en prie
pas de ce roc de cette farce
je lâche.
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
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Editions: De la Différence
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Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2018

Illustration: Marie Alloy
Le couloir silencieux
Prunelle noire couloir patient
mon beau silence tu sens le gaz
ton sifflement me cerne un peu plus chaque soir
mon beau silence passe tes algues
sur mes mains engourdies qui s’enfoncent encore
tous les pas se sont tus dans ma nuit de village
et le dernier juron s’éteint contre l’église
mon beau silence d’algues
de sifflement de crosse froide
tu t’épaissis.
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
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Editions: De la Différence
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Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2018

Coups et couleurs
Moi aussi je suis l’orange
pas le fruit mais la couleur
dans la flamme qu’on me range
dans la suie de la douleur
sous la trique qui me ploie
je me dresse en mon plus haut
uppercuts crochets au foie
les pieds lourds et le coeur gros
chaque fois un peu plus haut
chaque fois un peu plus bas
ça se tend dessous la peau
l’âme cède au prochain pas
dans la suie de la douleur
dans l’éclat de la blancheur
s’est rongé le coeur des heures.
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
Traduction:
Editions: De la Différence
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Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2018

Parmi de perfides poses
Visage de la vie essaie un peu tes poses
mets ton masque de Nô
dans le tunnel des paroles
dans l’imprécis dramatique des mains
file ma clarté j’ai déjà compris
le sang s’explique dit la santé
trois veines à gauche le coeur s’arrête
une bouche prouve dans l’air
l’indomptable étalon d’un splendide mystère
je n’ai qu’à tendre la main
je saisis aussitôt le mors et un baudet
ah j’ai honte on me lie de mes torts
je le sais je conviens de mon tort j’ai tort
d’attendre la musique d’attendre le miracle
la joie à sept étages qui m’enlèvera
un jour pour ne plus revenir.
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
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Editions: De la Différence
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Posted by arbrealettres sur 5 novembre 2018

Au tourne-temps
Tourne-vis de mon silence
tourne-vie jusqu’à la mort
tourne-lance dans la vie
mon tourne-temps mon tourne-colle
tout le temps tourne à l’entresol
et tu le sais je t’obéis sous toi je tourne
vis sans fin qui ne se visse en rien
cherchant parfois à voir quelque part cette main
qui varie l’horizon de mes lentes saisons.
(Jean Pérol)
Recueil: Poésie I (1953-1978)
Traduction:
Editions: De la Différence
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