Arbrealettres

Poésie

Les Horloges (Jules Lefèvre-Deumier)

Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2019



 

Les Horloges

Les sabliers nous avertissent que nous devenons tous ce qui compte nos instants.
Les clepsydres nous disent qu’il n’y a pas dans ce monde une minute qui ne puisse être marquée par une larme,
et que les générations qui se succèdent ne sont rien de plus que des gouttes d’eau qui tombent.
Orateurs silencieux, les cadrans solaires nous mesurent avec l’ombre la durée de la lumière
et nous répètent sans cesse que peine et plaisir,
rien ne marche qui ne fasse partie de la mort.

Les sabliers, les clepsydres, les cadrans solaires ne parlaient à la pensée qu’en s’adressant aux yeux.
L’homme a trouvé que ce n’était point assez.
Il a forcé l’oreille d’entendre et d’écouter la fuite du temps.
Sans vouloir s’informer de ce qu’elles deviennent, il a mis des grelots au troupeau de ses heures,
et, grâce à cette heureuse invention, il peut de moment en moment entendre sonner le glas d’une portion de sa vie.

(Jules Lefèvre-Deumier)

 

 

4 Réponses vers “Les Horloges (Jules Lefèvre-Deumier)”

  1. J’aime beaucoup ce poème, surtout « il a mis des grelots au troupeau de ses heures », je trouve cela très beau !
    De quelle époque est ce poète ? Contemporain ?

  2. Merci à toi !
    Très bon week-end !

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