Les Horloges (Jules Lefèvre-Deumier)
Posted by arbrealettres sur 20 janvier 2019
Les Horloges
Les sabliers nous avertissent que nous devenons tous ce qui compte nos instants.
Les clepsydres nous disent qu’il n’y a pas dans ce monde une minute qui ne puisse être marquée par une larme,
et que les générations qui se succèdent ne sont rien de plus que des gouttes d’eau qui tombent.
Orateurs silencieux, les cadrans solaires nous mesurent avec l’ombre la durée de la lumière
et nous répètent sans cesse que peine et plaisir,
rien ne marche qui ne fasse partie de la mort.
Les sabliers, les clepsydres, les cadrans solaires ne parlaient à la pensée qu’en s’adressant aux yeux.
L’homme a trouvé que ce n’était point assez.
Il a forcé l’oreille d’entendre et d’écouter la fuite du temps.
Sans vouloir s’informer de ce qu’elles deviennent, il a mis des grelots au troupeau de ses heures,
et, grâce à cette heureuse invention, il peut de moment en moment entendre sonner le glas d’une portion de sa vie.
(Jules Lefèvre-Deumier)
laboucheaoreille said
J’aime beaucoup ce poème, surtout « il a mis des grelots au troupeau de ses heures », je trouve cela très beau !
De quelle époque est ce poète ? Contemporain ?
arbrealettres said
Oui de belles trouvailles poétiques 🙂
Ah tu sais que ce n’est pas mon fort les biographies (lol!) mais il est du 19ème, un peu plus d’infos sur Wiki par exemple:
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Lef%C3%A8vre-Deumier
Merci de ton passage Marie-Anne
Bon wk
laboucheaoreille said
Avoir été admiré par Victor Hugo, et lui avoir inspiré les Derniers jours d’un condamné, c’est quand même assez fort 🙂
Merci pour la découverte !
laboucheaoreille said
Merci à toi !
Très bon week-end !