Une autre nuit liquide
envahit le territoire de la nuit.
Les vagues du noir
n’ont pas besoin de plage
mais simplement d’un lit
de leur propre substance
qui contienne la question invraisemblable.
Les vagues du noir
cherchent une réponse
qui ne se trouve que dans le noir,
mais dans un noir distinct,
différent du noir.
Un noir aux ailes basses
et quiétudes extrêmes.
Questions et réponses
sont des substances dissemblables
qui ne se rejoignent presque jamais.
Les vagues du noir
unissent les deux substances
en rassemblant dans son noir
les noirs différents :
les liquides, les solides,
celui de derrière la vie,
celui de derrière la mort,
celui de toute question,
celui de toute réponse.
***
Otra noche líquida
invade el territorio de la noche.
Las olas de lo negro
no necesitan playa
sino tan sólo un lecho
de su mima sustancia
que lleve la pregunta inverosímil.
Las olas de lo negro
buscan una respuesta
que sólo esta en lo negro,
pero en un negro distinto,
diferente del negro.
Un negro de alas bajas
y quietudes extremas.
Preguntas y respuestas
son sustancias desiguales
que no se encuentran casi nunca.
Las olas de lo negro
juntan las dos sustancias,
al reunir en su negro
los diferentes negros:
los líquidos , los sólidos,
el de atrás de la vida,
el de atrás de la muerte,
el de toda pregunta,
el de toda respuesta.
D’un abîme à un autre abîme.
Ainsi avons-nous vécu.
Et lorsque c’était le tour de l’interlude
d’une zone de l’air,
où il est facile de respirer et de se soutenir,
nos regrettions sans vouloir l’abîme
qui nous nourrissait du rien.
Du fond de l’être gravit un sortilège
pour demander, lorsque la mort arrive,
que tout soit un abîme, non une autre direction.
Il nous y poussera peut-être des ailes.
A l’intérieur d’un abîme en est toujours un autre.
Et à défaut de différence il y aura distance.
Il ne nous reste qu’à trouver et à être
la distance à l’intérieur de l’abîme.
***
De un abismo a otro abismo.
Así hemos vivido.
Y cuando nos tocaba el interludio
de una zona de aire,
donde es fácil respirar y sostenerse,
añorábamos sin querer el abismo,
que nos ha amamantado con la nada.
Desde el fondo del ser trepa un ensalmo
para pedir, cuando llegue la muerte,
que todo sea un abismo, no otro rumbo.
Tal vez en él nos crezcan alas.
Adentro de un abismo siempre hay otro.
Ysi no hay diferencia habrá distancia.
Sólo nos falta hallar y ser tan solo
la distancia de adentro del abismo.
Le nombre de lettres de chaque mot coïncide dans le même ordre avec une décimale de Pi. La longueur de chaque mot donne une décimale (un mot de 10 lettres code zéro). La ponctuation ne code rien.
Que j’aime à faire apprendre ce nombre utile aux sages !3 1 4 1 5 9 2 6 5 3 5 Immortel Archimède, artiste ingénieur, 8 9 7 9 Qui de ton jugement peut priser la valeur ?3 2 3 8 4 6 2 6 Pour moi, ton problème eut de pareils avantages.4 3 3 8 3 2 7 9 Jadis, mystérieux, un problème bloquait5 0 2 8 8 Tout l’admirable procédé, l’œuvre grandiose4 1 9 7 1 6 9 Que Pythagore découvrit aux anciens Grecs.3 9 9 3 7 5 Ô quadrature ! Vieux tourment du philosophe1 0 5 8 2 9 Insoluble rondeur, trop longtemps vous avez9 7 4 9 4 4 Défié Pythagore et ses imitateurs.5 9 2 3 0 Comment intégrer l’espace plan circulaire ?7 8 1 6 4 0 Former un triangle auquel il équivaudra ?6 2 8 6 2 0 Nouvelle invention : Archimède inscrira8 9 9 8 Dedans un hexagone ; appréciera son aire6 2 8 0 3 4 Fonction du rayon. Pas trop ne s’y tiendra :8 2 5 3 4 2 1 1 7 Dédoublera chaque élément antérieur ;0 6 7 9 Toujours de l’orbe calculée approchera ;8 2 1 4 8 0 Définira limite ; enfin, l’arc, le limiteur8 6 5 1 3 2 8 De cet inquiétant cercle, ennemi trop rebelle2 3 0 6 6 4 7 Professeur, enseignez son problème avec zèle0 9 3 8 4 4
En toilette fraîche, le visage harmonieux, elle descend du pavillon rouge.
La lumière de printemps emplit de tristesse sa demeure bien close.
Elle s’avance au milieu de la cour et caresse les fleurs, une à une…
Les libellules viennent se poser sur le jade de son épingle à cheveux.
Au printemps au printemps
Et mon cœur et ton cœur
Sont repeints au vin blanc
Au printemps au printemps
Les amants vont prier
Notre-Dame du bon temps
Au printemps
Pour une fleur un sourire un serment
Pour l’ombre d’un regard en riant
Toutes les filles
Vous donneront leurs baisers
Puis tous leurs espoirs
Vois tous ces cœurs
Comme des artichauts
Qui s’effeuillent en battant
Pour s’offrir aux badauds
Vois tous ces cœurs
Comme de gentils mégots
Qui s’enflamment en riant
Pour les filles du métro
Au printemps au printemps
Et mon cœur et ton cœur
Sont repeints au vin blanc
Au printemps au printemps
Les amants vont prier
Notre-Dame du bon temps
Au printemps
Pour une fleur un sourire un serment
Pour l’ombre d’un regard en riant
Tout Paris
Se changera en baisers
Parfois même en grand soir
Vois tout Paris
Se change en pâturage
Pour troupeaux d’amoureux
Aux bergères peu sages
Vois tout Paris
Joue la fête au village
Pour bénir au soleil
Ces nouveaux mariages
Au printemps au printemps
Et mon cœur et ton cœur
Sont repeints au vin blanc
Au printemps au printemps
Les amants vont prier
Notre-Dame du bon temps
Au printemps
Pour une fleur un sourire un serment
Pour l’ombre d’un regard en riant
Mes amis, la peine est de ce monde ;
La peine est de ce monde, je le sais bien.
Comment deviner, sur la fragile branche,
Le nom des saisons à venir ?
La peine est de ce monde, ô mes amis que j’aime,
Mais chaque fleur d’orage porte la graine de demain.