Archive for 1 avril 2019
Posted by arbrealettres sur 1 avril 2019

DIES IRAE
Etranger suis en mon pays !
Plus un désir… seul, le calice.
Sombre penser, penser maudit,
Mets un bâillon à la justice.
Il sera tard… Vers moi cheminent
Les silences des anciens temps
Et sinistre, cette famine…
Ou des chants sans cesse pleurant :
— Allons, presse-toi, plus n’attends !
(George Bacovia)
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Posted by arbrealettres sur 1 avril 2019
AIMONS-NOUS
Sûrement, hélas, un jour viendra
Où nous dormirons dans une bière,
Etrangers en quelque cimetière,
Et l’automne sur nous pleurera.
Alors, que sera-ce ma mignonne
— Dans le chaos de l’immensité —
Si ton corps virginal s’abandonne
Au feu rose de la volupté ?
(George Bacovia)
Illustration: Alex Grey
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Posted by arbrealettres sur 1 avril 2019

ENTRE LES MURS
Je passe entre les murs, cherchant je ne sais qui…
O m’endormir, automne, avec toi quand tu bruis !
Le vent s’engouffre par la route solitaire,
Par les porches, les cours, on entend tout se taire.
Tout est si glorieux… quelle profonde paix…
Murmure-moi, automne, oui comment on se tait…
O ce n’est rien, non rien qu’un rêve sans barrière,
Par les porches, les cours, on entend tout se taire…
(George Bacovia)
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Posted by arbrealettres sur 1 avril 2019

QUAND SEUL
Quand seul je me revois…
Mon nom bientôt passera
En ce monde
Et tant d’espoirs avec…
Je me suis dit : il est tard,
O pensées,
Dans le monde !
Quand inspirée par quelque évocation
Tu croiras en quelque plaisanterie
Dite à la ronde
Ou en l’ivresse du mystère…
Je me suis dit : il est tard,
O pensées,
Dans le monde !
Et quand on n’est presque rien
Et qu’on aspire au renom,
A l’estime du monde…
Il est trop tard, désormais…
Je me suis dit : il est tard,
O pensées,
Dans le monde !
(George Bacovia)
Illustration: George Hunter
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Posted by arbrealettres sur 1 avril 2019

GAUDEAMUS
Les flûtes chantent vainement
En ces tristes, païennes heures.
Désirs dissipés par le vent…
Plus rien, non, plus rien ne demeure…
Exposés au vent, à l’oubli,
Ployant sous le temps qui les leurre,
Etres et choses ont péri,
Et plus rien, plus rien ne demeure…
(George Bacovia)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 1 avril 2019

A UNE DEMOISELLE
A toute heure la demoiselle lit,
Elle pianote, aime la peinture,
Et veille la nuit, sans en avoir cure,
Et c’est pourquoi, sans doute, elle maigrit.
On croit savoir, et même l’on prétend —
Mais cela reste une chose secrète —
La demoiselle rêve à un poète,
Fort bizarre, solitaire, et dément.
(George Bacovia)
Illustration: Delphin Enjolras
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Posted by arbrealettres sur 1 avril 2019

VERS LE PRINTEMPS
Les gouttes tombent des auvents…
Rumeur de temps pleins de lumière…
Je veux sourire, oui, un instant.
Allons, tous debout, prolétaires !
De l’horizon ouvert, riant,
S’éloignent des monts glaciaires.
Sous le ciel, avec fleurs et chants,
Allons, tous debout, prolétaires !
(George Bacovia)
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Posted by arbrealettres sur 1 avril 2019

PASTEL
Pauvres peupliers près du moulin,
Comme ils sont seuls, rien ne les protège
Et comme sur eux tombe la neige !…
Pauvres peupliers près du moulin !…
Comme m’assaillent noires pensées
Quand je songe que je vais mourir…
Et les corbeaux de les assaillir
Comme m’assaillent noires pensées…
(George Bacovia)
Illustration: Jeffrey Conley
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Posted by arbrealettres sur 1 avril 2019

SILENCE
Quoi de neuf ? Je passe ma nuit à lire
Et je crois bien être vivant, ma foi.
La lampe… Qui l’allume, la fait luire
Quand il est trop tard, maintenant pour moi ?
Sur l’étagère, une montre respire…
Puis-je ne pas savoir tout ce qu’on doit ?
Nuit…
La lampe… Qui l’allume, la fait luire
Quand il est trop tard, maintenant, pour moi ?
(George Bacovia)
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Posted by arbrealettres sur 1 avril 2019

LARGO
La musique sonorisait chaque atome…
L’amour de toi, d’un autre monde,
L’amour…
Une douleur sans nom
Planait
Sur l’homme.
Tous songeaient à leur vie,
A leur disparition.
La musique sentimentalisait,
Lassante infiniment,
L’amour de toi, d’un autre monde,
L’amour…
La musique sonorisait chaque atome.
(George Bacovia)
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