Archive for 6 avril 2019
Posted by arbrealettres sur 6 avril 2019

L’INTERHUMAIN
Tous les abonnés sont absents. Qu’ils disent.
Par la voix d’une indulgente aux griffes rouges, qui promet,
ça n’engage à rien, de transmettre mon message.
Non, non, pas de message ! Je voulais seulement leur dire… leur dire…
Leur dire que je suis là. Avec le vent. Avec le temps. Avec le sang. Que je suis là, battant.
Avec deux T, comme une porte ouverte ?
Va pour la porte ouverte !
O Dieu femelle en ton standard ! Peut-être ai-je mis la main sur ta cuisse, un jour, au cinéma.
Tu sens la permanente, j’entends grouiller ton ventre.
Et dire qu’il faut en passer par là. Toujours par là !
Raccrochez donc, Essence du Monde !
(Jean Rousselot)
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Posted in poésie | Tagué: (Jean Rousselot), abonné, absent, battre, cinéma, cuisse, Dieu, dire, engager, essence, griffe, grouiller, indulgence, interhumain, main, message, monde, ouvert, passer, permanent, porte, raccrocher, standard, temps, transmettre, vent, ventre, voix | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 avril 2019

Illustration: Pierre Brault
A PEINE
A peine si le vent retrousse un peu la mer
fait mousser sur son bleu un coin de jupon blanc
à peine si le sang à ton front quand tu dors
compte tout doucement l’aller retour du temps
A peine si les cris des enfants sur la plage
se mélangent au flot qui chuchote ses plis
à peine si le blanc d’un tout petit nuage
éclabousse le bleu du ciel ourlé de gris
A peine si j’écris à peine si tu dors
à peine s’il fait chaud à peine si je vis
et je ferme les yeux croyant laisser dehors
tout ce qui n’est pas toi mon amour endormi.
(Claude Roy)
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Posted in poésie | Tagué: (Claude Roy), aller, amour, à peine, éclabousser, blanc, bleu, chaud, chuchoter, ciel, compter, cri, croire, dormir, doucement, endormi, enfant, flot, front, gris, jupon, laisser, mer, mousser, nuage, ourlé, plage, pli, retour, retrousser, sang, se mélanger, temps, vent, vivre | Leave a Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 avril 2019

Illustration: Laurits Regner Tuxen
Voyeurs, je vous comprends durant les nuits de neige
Quand fragment d’autre monde est la moindre clarté
Et l’anadyomène une ombre qui se lève,
Je vous comprends aussi durant les nuits d’été
Quand le feuillage tremble au-devant d’une lampe
Et que rien n’a bougé, mais le bruit des soupirs
Raconte un lit défait d’où jaillissent des jambes
Si belles que la nuit se remplit de plaisir.
(Henri Thomas)
Recueil: Trézeaux
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2019

Tout ce qui était sera
Même ce coq et ce rat
Qui criaient au petit jour
Dans le piège et dans la cour,
Quoi ? Même l’amour premier
La fillette au tablier
Noire et blanche dans les blés
Un des soirs d’un vieil été ?
Passé toujours dans l’avenir
Présent qui tourne au souvenir,
Enfant, jeune homme sur la plage
Où le vieil homme écrit sa page.
(Henri Thomas)
Recueil: Trézeaux
Traduction:
Editions: Gallimard
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Posted in poésie | Tagué: (Henri Thomas), amour, avenir, écrire, été, blanc, coq, cour, crier, enfant, fillette, jeune homme, noir, page, passé, piège, plage, pré, présent, rat, soir, souvenir, tablier, tourner, vieux | 1 Comment »
Posted by arbrealettres sur 6 avril 2019

La noire virginité
Lignes parallèles
Un vieil homme
Fixe une collégienne en mousseline blanche
Et tout cela
Aussi plaisant que déroutant
Ne risque pas de se rencontrer
Je suis à jamais désorientée
Les hommes en vieillissant deviennent gloutons —
Quel non-sens
Il est midi —
Et les jeunes pousses du salut
Sont rabattues vers le réfectoire
(Mina Loy)
Recueil: Il n’est ni vie ni mort, poésie complète
Traduction: Olivier Apert
Editions: Nous
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2019

Illustration
PÉTUNIA BLANC
Une étoile de nuage
sur le toit
une trompette
mélodieuse et mauve
une fleur ondulante
exhale l’aurore
de son cœur
en couloir d’abeille.
Un pétunia lumineux
au rythme de la faible pulsion
du jour torride
éclaire souplement
la peinture blanche
de la terrasse,
le grand jet de grès
précipité
des villes.
(Mina Loy)
Recueil: Il n’est ni vie ni mort, poésie complète
Traduction: Olivier Apert
Editions: Nous
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2019

Illustration: René Julien
Approche J’ai quelque chose
À te dire que je ne puis dire
Quelque chose prenant forme
Quelque chose au nom inédit
Une nouvelle dimension
(Mina Loy)
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2019

Dans la multiple rencontre
faisons à tous sa part,
afin que l’ordre se montre
parmi les propos du hasard.
Tout autour veut qu’on l’écoute -,
écoutons jusqu’au bout;
car le verger et la route
c’est toujours nous!
(Rainer Maria Rilke)
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2019

Ô mes amis, vous tous, je ne renie
aucun de vous; ni même ce passant
qui n’était de l’inconcevable vie
qu’un doux regard ouvert et hésitant.
Combien de fois un être, malgré lui,
arrête de son oeil ou de son geste
l’imperceptible fuite d’autrui,
en lui rendant un instant manifeste.
Les inconnus. Ils ont leur large part
à notre sort que chaque jour complète.
Précise bien, ô inconnue discrète,
mon coeur distrait, en levant ton regard.
(Rainer Maria Rilke)
Illustration: Eugène de Blaas
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Posted by arbrealettres sur 6 avril 2019

IMAGERIE
Comment encore reconnaître
ce que fut la douce vie?
En contemplant peut-être
dans ma paume l’imagerie
de ces lignes et de ces rides
que l’on entretient
en fermant sur le vide
cette main de rien.
(Rainer Maria Rilke)
Illustration
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