Archive for 2 septembre 2019
Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2019

IMITATION DES FLEURS
Puisque l’on vous dit
que les fleurs parlent
n’écoutez plus les gigolos
Imitez donc les abeilles
les papillons les coccinelles
Les lilas sont infidèles
bien plus que les artichauts
les chardons et les résédas
Imitez donc la glycine tendre
comme la poitrine d’un oiseau
Votre emblème n’est-il pas la pensée
coeur clairvoyant fleur sincère
aussi fragile qu’une larme
mais après les fleurs de la terre
acceptez toutes les fleurs du ciel
qui chantent le jour rêvent la nuit
(Philippe Soupault)
Illustration: Nita Bertaudière
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Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2019

ENCORE LA LUNE
Claire comme l’eau
bleue comme l’air
visage du feu et de la terre
je te salue lune lune bleue
fille du Nord et de la Nuit
(Philippe Soupault)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2019

BON CONSEIL
Ma mère ne m’a rien dit
c’est dommage
Je ne sais même pas où aller
et après
Je nage je flotte je vogue
catastrophe
Je marche je chante je crie
funérailles
Il faut tout recommencer
c’est odieux
Je ne sais même pas où aller
et après
(Philippe Soupault)
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Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2019

Mon village, c’est la Terre.
Ailleurs, seconde patrie.
(Géo Libbrecht)
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Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2019

ILS ONT TUÉ TROIS PETITES FILLES…
Ils ont tué trois petites filles
Pour voir ce qu’il y a dans leur coeur.
Le premier était plein de bonheur;
Et partout où coula son sang,
Trois serpents sifflèrent trois ans.
Le deuxième était plein de douceur,
Et partout où coula son sang,
Trois agneaux broutèrent trois ans.
Le troisième était plein de malheur,
Et partout où coula son sang,
Trois archanges veillèrent trois ans.
(Maurice Maeterlinck)
Illustration: Sophie Anderson
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Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2019

J’aperçus le souvenir de sa voix se percher
Mon corps berçait mes pensées
les fils télégraphiques s’enfuyaient
Le heurt d’un caillou sonna midi
(Philippe Soupault)
Illustration: Ana Cruz
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Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2019

Hantise
A EPHRAÏM MIKHAËL.
Par les vastes forêts, à l’heure vespérale,
Les ruisseaux endormeurs modulent leurs sanglots :
Mon âme s’alanguit d’une horreur sépulcrale
A l’heure vespérale où murmurent les flots.
Les ruisseaux endormeurs modulent leurs sanglots
Sous les feuilles que frôle un vent crépusculaire :
A l’heure vespérale où murmurent les flots
Un fantôme s’effare en l’ombre funéraire.
Sous les feuilles que frôle un vent crépusculaire
La lueur de la lune illumine le soir :
Un fantôme s’effare en l’ombre funéraire
Et l’âme de l’air râle en brumes d’encensoir.
La lueur de la lune illumine le soir,
Impalpable remous de la marée astrale,
Et l’âme de l’air râle en brumes d’encensoir
Par les vastes forêts, à l’heure vespérale.
(Stuart Merrill)
Illustration: Charles Guilloux
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Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2019
![Albert Pinkham Ryder 6 [1280x768]](https://arbrealettres.files.wordpress.com/2013/06/albert-pinkham-ryder-6-1280x768.jpg?w=762&h=976)
Eté
Le clair soleil d’avril ruisselle au long des bois.
Sous les blancs cerisiers et sous les lilas roses
C’est l’heure de courir au rire des hautbois.
Vos lèvres et vos seins, ô les vierges moroses,
Vont éclore aux baisers zézayants du zéphyr
Comme aux rosiers en fleur les corolles des roses.
Déjà par les sentiers où s’étouffe un soupir,
Au profond des taillis où l’eau pure murmure,
Dans le soir où l’on sent le sommeil s’assoupir,
Les couples d’amoureux dont la jeunesse mûre
Tressaille de désir sous la sève d’été
S’arrêtent en oyant remuer la ramure
Et hument dans l’air lourd la langueur du Léthé.
(Stuart Merrill)
Illustration: Albert Pinkham Ryder
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Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2019

L’OISEAU D’ENFER
Cet oiseau noir dans ma tête
Ne se laisse pas apprivoiser
Il est comme un nuage qui se défile
et qu’on n’attrape jamais
comme la fumée entre les doigts
et la brume sur les yeux
Et cependant je n’ose le confier à personne
et je le vois disparaître avec regret
Il s’accroche à tous les sourires
se pose sur les mains tendues
et se nourrit du sucre des paroles
sans même pousser un cri de joie
Longtemps j’ai essayé de ne pas le voir
de ne plus l’écouter quand il croasse la nuit
et qu’il déchire de ses serres
les filets de la certitude
ll est le fils de l’insomnie
et du dégoût mélancolique
Mon oiseau noir mon fidèle
la haine n’est pas ta cousine
Je te donne trois jours et trois nuits
(Philippe Soupault)
Illustration: Alberto Pancorbo
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Posted by arbrealettres sur 2 septembre 2019

La pauvre fleur disait au papillon céleste:
Ne fuis pas !
Vois comme nos destins sont différents. Je reste,
Tu t’en vas !
Et Pourtant nous nous aimons, nous vivons sans les hommes
Et loin d’eux,
Et nous nous ressemblons, et l’on dit que nous sommes
Fleurs tous deux !
Mais, hélas ! l’air t’emporte et la terre m’enchaîne.
Sort cruel !
Je voudrais embaumer ton vol de mon haleine
Dans le ciel !
Mais non, tu vas trop loin ! – Parmi des fleurs sans nombre
Vous fuyez,
Et moi je reste seule à voir tourner mon ombre
A mes pieds.
Tu fuis, puis tu reviens ; puis tu t’en vas encore
Luire ailleurs.
Aussi me trouves-tu toujours à chaque aurore
Toute en pleurs !
Oh ! pour que notre amour coule des jours fidèles,
Ô mon roi,
Prends comme moi racine, ou donne-moi des ailes
Comme à toi !
Roses et papillons, la tombe nous rassemble
Tôt ou tard.
Pourquoi l’attendre, dis ? Veux-tu pas vivre ensemble
Quelque part ?
Quelque part dans les airs, si c’est là que se berce
Ton essor !
Aux champs, si c’est aux champs que ton calice verse
Son trésor !
Où tu voudras ! qu’importe ! oui, que tu sois haleine
Ou couleur,
Papillon rayonnant, corolle à demi pleine,
Aile ou fleur !
Vivre ensemble, d’abord ! c’est le bien nécessaire
Et réel !
Après on peut choisir au hasard,
ou la terre Ou le ciel !
(Victor Hugo)
Illustration
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