POÈMES DE LA SEINE (Elhonen Vogler)
Posted by arbrealettres sur 14 décembre 2019
Illustration: Leonod Afremov
POÈMES DE LA SEINE
(extrait)
Qui ne mesure nuit et jour
Que par Vénus aux bras ouverts
Voit dans le giron de Lutèce
Le songe devenir un ver.
À travers les prés verdissants
La terre sent, par lui foulée,
Dans la fumée des jours naissants
Les villes, ruines, s’écrouler.
Qui ne possède point de femme
Muet vers la Seine descend
Pour voir se mirer dans sa larme
Sa tête aux cheveux déjà blancs.
À qui n’a rien, pas même un toit,
Elle apprend, au bruit de sa vague,
Le langage du désarroi
Sur le boulevard Saint-Michel.
Pour tous les vagabonds elle est
Véritablement une mère
Qui sait apaiser toute plaie
Brûlant aux pieds de ceux qui errent.
(Elhonen Vogler)
Recueil: Anthologie de la poésie yiddish Le miroir d’un peuple
Traduction:
Editions: Gallimard
Traduction:
Editions: Gallimard
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