Archive for 4 janvier 2020
Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2020

Mais je n’écoute que ta voix et elle monte,
ta voix, de son vol aussi précis que la flèche,
elle descend, ta voix, grave comme la pluie ;
alors éparpillant de très hautes épées,
elle revient, ta voix et chargée de violettes
elle monte avec moi à la fin dans le ciel.
Tu chantes et au soleil, dans le ciel de ton chant,
tout le froment du jour s’égrène dans ta voix.
La parole des pins naît de leur langue verte :
les oiseaux de l’hiver ont commencé leurs trilles.
Les caves de la mer se remplissent de pas,
et de cloches, de chaînes et de gémissements,
et tinte la ferraille et tintent les chaudrons,
au bruit retentissant des roues des caravanes.
***
Pero sólo tu voz escucho y sube
tu voz con vuelo y precisión de flecha,
baja tu voz con gravedad de lluvia,
tu voz esparce altísimas espadas,
vuelve tu voz cargada de violetas
y luego me acompaña por el cielo.
Cantas y a sol y a cielo con tu canto
tu voz desgrana el cereal del día,
hablan los pinos con su lengua verde :
trinan todas las aves del invierno.
El mar llena sus sótanos de pasos,
de campanas, cadenas y gemidos,
tintinean metales y utensilios,
suenan las ruedas de la caravana.
(Pablo Neruda)
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Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2020

BONSOIR
Les enfants pleurent
la grand-mère appelle dans le noir
l’homme réclame la paix.
Les fleurs sont calmes.
La jeune femme les étale avant d’éteindre
leur sourit comme à son miroir
change l’eau
change l’air
joue au bonheur.
Elle est la seule chose douce de la journée, et le sait.
(Guy Bellay)
Illustration: Rémy Disch
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Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2020

ECOUTER
Il y a ce qui rassure
et dort au coeur de la chose
on l’écoute
dans la boucle du fleuve
dans la houille éclairant
de ses brasiers
le corps de la jeune fille
qui s’expose à la vie
dans la ramure et le jour clair
ou dans la nuit poignante.
(Jean Follain)
Illustration: Auguste Renoir
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Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2020

Que tu marches devant moi. Que
Tu marches derrière moi.
Beauté. Que tu marches
Autour de moi.
Que tu marches.
S’il te plaît.
(Henri Deluy)
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Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2020

J’écoute.
Quelque chose se fend
dans le bois, dans la vitre,
dans le miroir.
Quand nous nous rencontrerons
serons-nous bien les mêmes?
(Yannis Ritsos)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2020

L’ENFANT CONDUIT AU CIRQUE
A la voisine venue pour mener son enfant
au cirque dont roulaient les tambours
il ne faut pas disait la mère ardente
qu’il soit mis comme un va-nu-pieds
elle tendait donc les plis
du tablier noir
y grattant d’un ongle brisé
des larmes de boue.
Un soir de beauté descendait
qui s’épanouirait
la fin du cirque
en grande nuit glacée.
(Jean Follain)
Illustration: Jean Follain
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Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2020
Mots perdus
Tant de ruisseaux vivent dans ma tête
tant de musiques
de soleils
et de vents
je ne peux les écrire
les mots se sont perdus
reste une fleur effeuillée
qui renaît de ses cendres
et cherche en vain l’été
je regarde les ans défiler dans tes yeux
(Gaëtane Drouin Salmon)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2020
Pour apprivoiser les oiseaux d’exil
ce calme en moi
cette lumière
chaque aurore innocente la nuit
je ne saurais le dire
peut-être ai-je vécu
dans l’attente de la feuille
il n’y a plus qu’une caresse
entre l’hiver
et la vie
(Gaëtane Drouin Salmon)
Illustration
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Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2020

GRAVE QUESTION
C’est un long jardin à promenade
Tendre; j’imagine que c’est là
Où Pierrot donnait la sérénade
A la fille du Pulcinella.
Or, voilà qu’une Anglaise rouquine,
Jeune qu’on présume fille au pair,
Les bras nus et la jupe coquine,
Y promène un mouflet au bon air.
Et, lorsque la belle Albion repose
Ses charmes délicats sur un banc,
Je regarde, troublé, et je n’ose
Surprendre le bucolique instant.
La beauté que j’admire à mon aise
Est-elle dans l’air du temps, ou bien
Dans l’âme rêveuse de l’Anglaise,
Ou dans le genou marmoréen ?
(Armand Do)
Illustration: Delphin Enjolras
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Posted by arbrealettres sur 4 janvier 2020

Pardonnes-tu ma jalousie en rêve
Et mon amour follement agité?
Tu m’es fidèle, alors pourquoi sans trêve
Rendre craintif mon esprit tourmenté?
Dis-moi pourquoi tu veux paraître aimable
Envers chacun de tes admirateurs,
Donner à tous, espoir invraisemblable,
Ton beau regard, triste ou plein de douceur?
Tu m’as saisi, m’as fait perdre la tête,
Asservissant mon amour malheureux,
Ne me vois-tu, seul et silencieux,
Plein de tourment, de dépit, quand s’apprête
A t’encenser tout ce monde étranger?
Pour moi, cruelle, aucun mot, aucun geste!
Veux-je m’enfuir, prêt à te supplier,
De ton regard, tu ne me dis pas: reste!
Une beauté me tient-elle un discours
A double sens, toi tu restes tranquille,
Et même gaie en blâmant cette idylle,
Et moi j’en meurs: tu parles sans amour.
Si mon rival éternel t’a surprise
A mes côtés, en tête à tête assise,
Pourquoi vient-il te saluer, narquois?
Qu’est-il pour toi? Dis-moi donc de quel droit
Devient-il blême et pris de jalousie?
Et quand vient l’heure indiscrète du soir,
Pourquoi dois-tu, seule, le recevoir,
Nue à moitié, quand ta mère est partie?
Mais je suis préféré. Seule avec moi
Tu es si tendre. Et que tu es ardente
Dans tes baisers ! Ton âme est éloquente
Quand tu me dis ton amour avec foi.
Tu crois que mes tourments, je les invente.
Mais je suis préféré: je te comprends.
Epargne-moi, s’il te plaît, toute offense:
Ne sait-tu pas que j’aime fortement,
Ne sais-tu pas qu’atroce est ma souffrance.

(Alexandre Pouchkine)
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