Illustration: Eugène Delacroix
« Révolution culturelle »
devrait être un pléonasme.
(Sylvain Tesson)
Traduction:
Editions: Equateurs
Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2020
Illustration: Eugène Delacroix
« Révolution culturelle »
devrait être un pléonasme.
(Sylvain Tesson)
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Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2020
Illustration: Anna Lea Merritt
Ève ne se doutait pas qu’ensuite
ce serait à elle de faire la compote.
(Sylvain Tesson)
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Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2020
1
Terrain poussiéreux à droite des morts,
Et au loin bleuissaient les eaux.
« Va-t’en au couvent, me dis-tu alors,
Ou bien va épouser un sot… »
C’est là d’un prince le banal refrain
Mais je n’oublie pas ces paroles –
Qu’elles ruissellent cent siècles au moins,
Cape d’hermine à mes épaules.
2
Et comme sans vouloir le dire,
Je lui dis : « Tu… »
Sur ses traits l’ombre d’un sourire
Est apparue.
À ces lapsus, l’oeil le moins tendre
S’enflamme presque.
Oui, je t’aime comme quarante
Soeurs de tendresse !
(Anna Akhmatova)
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Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2020
Illustration: Béatrice Douvre
Tes paroles tranchées, glaçantes
Et tes yeux comme fous…
L’aveu de ton amour avant
Le premier rendez-vous.
Mais je t’avais été promise
En un siècle lointain,
Vers toi je franchissais les mers,
Poussée par le destin.
Et sans savoir ton nom, ni même
À quoi tu ressemblais,
Comme l’aube surgie de la nuit
Je te reconnaîtrais.
(Anna Akhmatova)
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Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2020
Douce l’odeur des raisins bleutés,
Et leur ivresse encore lointaine,
Sourds et sombres les sons de ta voix…
Je ne ressens ni pitié ni peine.
Toiles d’araignée entre les grappes,
Entre les pieds de vigne trop frêles.
Comme des glaçons portés par les eaux,
Flottent les nuages dans le ciel.
Mais le soleil paraît, haut et net.
Si tu souffres, aux vagues va le susurrer,
Peut-être vont-elles te répondre
Ou peut-être même t’embrasser.
(Anna Akhmatova)
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Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2020
Anna Akhmatova
Comme avec une paille tu bois mon âme,
Elle a un goût d’amertume et d’ivresse,
Mais tu sais que sans limites est mon calme
Et je ne prierai pas pour que le supplice cesse.
Dis-moi quand tu en auras fini, peu importe
Que mon âme ne doive plus exister ;
j’irai plus loin, là où mes pas me portent,
Pour voir seulement les enfants jouer.
Le groseillier en grappes se répand,
Le briquetier ne fait qu’aller et venir…
J’oublie – es-tu mon frère ou mon amant,
Et je ne veux plus même m’en souvenir.
Le corps épuisé repose un instant
Dans ce monde hostile et pourtant si clair,
Et les passants songent confusément :
Vrai, son veuvage ne date que d’hier.
(Anna Akhmatova)
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Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2020
Illustration: Paola Billi
Par une nuit blanche
Je n’avais pas fermé ma porte,
Allumé les bougies,
Je n’avais même plus la force
D’aller me mettre au lit.
Regarder les lueurs du soir
Que les sapins éteignent,
M’enivrer aux sons d’une voix
Si semblable à la tienne…
Et savoir que tout est perdu,
Que l’enfer de vivre est le pire.
Ô, cependant j’étais si sûre
De te voir revenir !
(Anna Akhmatova)
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Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2020
L’amour subjugue par son chant
Simple et naïvement trompeur.
Il y a peu, étrangement,
Si jeune et gai était ton coeur,
Et quand tu la voyais sourire
Dans tes jardins, dans la maison,
Tu croyais partout être libre
Comme sont libres les saisons.
Tu rayonnais, buvant les philtres
Dont l’amour empoisonne.
Car les étoiles étaient plus vives
Et autre aussi l’odeur des herbes,
Des herbes de l’automne.
(Anna Akhmatova)
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Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2020
Illustration: Marc Chagall
L’AMOUR
Autrefois
j’écoutais le bruit de ma voix
Les volets clos espionnaient la maison
Une mouche se débattait dans les rideaux
Le soleil rampait sur le sol
j’étais loin de moi
maintenant
j’ai regardé la vie de ton côté
et j’ai tout détruit pour t’aimer
je t’aime
j’aime pour la première fois
je t’aime
ta jupe te serre la taille, abat-jour d’une lampe
les passants
veulent savoir qui tu es
qui es-tu ?
ivre de danse tu lançais tes bras aussi haut que tes
jambes
poisson de feu
silencieuse
tes yeux se ferment doucement sur les objets
avant de leur donner un nom
mon corps est l’asile du tien
il s’élève inconnu jusqu’à toi
mais tu es aussi grande que mon amour
et ton sourire se déchire au niveau de mes lèvres
je te connais
pour t’avoir rêvée mille fois
sous les feuilles de la forêt
dans ce monde
où l’air et l’eau ne pèsent pas
je t’aime
parce que tu as eu vingt ans à minuit dans mes bras.
(Jean Breton)
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Posted by arbrealettres sur 9 janvier 2020
En latin en chinois en letton
à mille voix à l’unisson
en rime ou sans raison
de trente-six façons
je vais te dire
te dire que je t’aime.
Guirlandes et flonflons
serpentins et lampions
flûtes et accordéon
de trente-six façons
je vais te dire
te dire que je t’aime.
De trente-six façons
et même un peu plus
parce que
quand on aime
on ne compte pas
oh non
on ne compte pas.
Alors commençons :
je t’aime comme ci
et comme ça
salsifis
et rutabaga
salé poivré
très épicé
grillé doré
ou crudités
salade de fruits
pizza raviolis
ananas et poule au riz
sans oublier
trois cuillerées
de crème fouettée
Ah oui
l’amour me donne
de l’appétit
(Bernard Friot)
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