CLAVIER D’ANTAN (Emile Nelligan)
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2020

CLAVIER D’ANTAN
Clavier vibrant de remembrance,
J’évoque un peu des jours anciens,
Et l’Éden d’or de mon enfance
Se dresse avec les printemps siens,
Souriant de vierge espérance
Et de rêves musiciens…
Vous êtes morte tristement,
Ma muse des choses dorées,
Et c’est de vous qu’est mon tourment;
Et c’est pour vous que sont pleurées
Au luth âpre de votre amant
Tant de musiques éplorées.
(Emile Nelligan)
Cochonfucius said
Stadtmusikanten
——–
Aime notre musique, elle te réconforte,
Elle adoucit les moeurs, mais ça, tu le savais !
Comme si dans une eau ton âme tu lavais,
Ce qui la renouvelle et qui la rend plus forte.
Tu dois reconnaissance aux gens de notre sorte,
Ils sont pleins de vigueur et n’ont rien de mauvais ;
Ne tourne point le dos en disant « Je m’en vais »,
Car tu n’es point de ces amis que vent emporte.
Tu écoutes nos airs, tu n’es plus solitaire,
Tu goûtes l’harmonie du ciel et de la terre ;
Tu es rempli d’amour, n’en sois pas étonné.
Tu seras pour toujours notre auditeur joyeux,
Tu nous protègeras lorsque nous serons vieux ;
Tu ne perdras jamais l’envie de fredonner.