EAU DE VIE (Robert Goffin)
Posted by arbrealettres sur 25 mars 2020
EAU DE VIE
Apollinaire un air mourait dans la tourelle
Du côté de l’enfance où l’on fait le printemps
L’ombre allaitait nos deux enfances naturelles
Et nous comptions les mots plus avares qu’avant
Les labours du couchant ouvraient des socs de flamme
Qui s’envolaient vierges des colombiers tremblants
D’ivres cabriolets l’organdi bleu des dames
Descendait en aubes pâles de dessous blancs
Ainsi tu transcrivais en substance d’orage
Les aventures de tes baisers hasardeux
Et j’entendais dormir dans la paix des villages
Les coqs désespérés de ne rimer qu’à deux
Je revenais des féminines transhumances
Portant au fond des mots l’ecchymose du soir
Pour ne guérir jamais des blessures d’enfance
Qui font l’ombre plus claire au bord de matins noirs
Poète une aube bleue illuminait l’Europe
Et si notre insomnie eut son rêve d’amour
C’est qu’au détour du vent pareils à Pénélope
Nous démaillions la nuit nos poèmes du jour
(Robert Goffin)
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