L’éclair des prédicants (Robert Momeux)
Posted by arbrealettres sur 21 avril 2020

L’éclair des prédicants
La machine mangeuse alternait ses sourires et ses élans.
Chaque fois, l’énorme reflet rejetait plus loin
les pauvres gestes étriqués et ridicules des victimes
vers on ne sait quel océan de stupeur et d’espoir.
C’était comme un va-et-vient.
L’inlassable tapis-roulant (était-ce quelque affreuse langue ?)
les charriait, pèle-mêle, hébétés et peureux
jusqu’à cet entonnoir comme un gosier avide
qui les engouffrait tous dans un horrible remugle de dissection malsaine.
Et c’était là-dedans, illuminé de soufre et d’or,
plus haut que le sifflement des courroies et des vapeurs,
la clameur affolée, affolante.
C’était des roues dentées, des axes,
une machine compliquée, inquiétante, des chairs hurlantes,
froissées, dans des lueurs de cavernes.
De ce concassement fusaient des boues et des lambeaux,
tel qu’un volcan éructe.
Puis après, c’était l’immense calme,
une douceur venant d’une tendre musique,
infinie et plus haut, bien plus haut dans l’azur,
de très simples couleurs reposantes et neuves,
un ruisselet candide allant on ne sait où,
la fin comme d’un cauchemar.
(Robert Momeux)
filamots said
Quel poème et tu trouves en plus l’illustration.
C’est effrayant tous ces mots. Je ne connais pas l’auteur, quant au peintre, je viens d’y jeter un oeil, j’aime beaucoup.
Je m’en vais me renseigner un peu sur ce poète, il m’intrigue. Métaphores du travail, de la mort ? de la vie ? Slurp !!!!
filamots said
J’ai trouvé ceci :
http://soleilnatal.blogspot.fr/
où j’ai mis un commentaire citant ton blog. 🙂
arbrealettres said
oups j’espère qu’ils seront d’accord pour les extraits de poèmes 😉
Merci pour le lien 🙂
filamots said
Bonjour poète, vu le temps qui s’est écoulé, je constate qu’il n’y a pas eu de réactions et que peut être ce n’était qu’un bon essaimage 🙂
Belle journée, je puis enfin aller voir les réponses à mes commentaires, j’ai mis mon blog en pause, et je me demande même si je ne vais pas le laisser tel quel ! j’ai en ce moment envie de naviguer dans des états plus légers….très légers 😉
arbrealettres said
Ne pas trop « s’investir » dans ces mondes « virtuels » j’en suis persuadé… à la longue…
Moi aussi je pense à une pause… peut-être au fatidique 20 000 poèmes ???
Bises Gene 🙂