Le château de l’espérance (Stéphane Mallarmé)
Posted by arbrealettres sur 7 juillet 2020

Le château de l’espérance
Ta pâle chevelure ondoie
Parmi les parfums de ta peau
Comme folâtre un blanc drapeau
Dont la soie au soleil blondoie.
Las de battre dans les sanglots
L’air d’un tambour que l’eau défonce,
Mon coeur à son passé renonce
Et, déroulant ta tresse en flots,
Marche à l’assaut, monte, – ou roule ivre
Par des marais de sang, afin
De planter ce drapeau d’or fin
Sur ce sombre château de cuivre
– Où, larmoyant de nonchaloir,
L’Espérance rebrousse et lisse
Sans qu’un astre pâle jaillisse
La Nuit noire comme un chat noir.
(Stéphane Mallarmé)
Cochonfucius said
Sous la forte chaleur, le ciel ondoie,
Loin de la savane et de ses troupeaux,
Sur la rouge enseigne du grand tripot,
À un crocodile d’or, qui blondoie.
On ne le voit pas versant des sanglots,
Ni tel un plongeur qui dans l’eau s’enfonce ;
Bestiole héraldique à manger renonce,
Ainsi qu’à la douce fraîcheur des flots.
Mais ça lui va bien, ce grand nonchaloir,
L’immobilité d’une armure lisse,
Heureux qu’à côté de lui s’établisse
Messire pluvian, son faire-valoir.
arbrealettres said
😉