De l’asphodèle (William Carlos Williams)
Posted by arbrealettres sur 16 novembre 2020
De l’asphodèle, cette fleur verte,
je viens, mon amie,
chanter pour toi !
Mon coeur s’éveille
pensant t’apprendre
quelque chose
qui te concerne
et concerne bien des hommes
…
Ecoute-moi
car cela me concerne aussi
et tout homme
qui veut mourir en paix dans son lit.
(William Carlos Williams)
Lara said
A la fois médecin et poète cet homme américain talentueux !
Le recueil « Asphodèle » fut composé pour sa femme Flossie; c’est » le poème d’un amour infini, véritable accomplissement lumineux »
Un autre extrait :
ASPHODÈLE (Livre I, extrait)
Laisse-moi le temps,
le temps.
Quand j’étais petit garçon
je conservais un livre
dans lequel, de temps
à autre,
je pressais des fleurs
jusqu’au jour où
j’eus une belle collection.
L’asphodèle,
comme un présage,
en faisait partie.
Je t’apporte,
ressuscité,
un souvenir de ces fleurs.
Elles étaient suaves
quand je les pressais
et conservaient
longtemps
de leur suavité.
C’est un parfum curieux,
un parfum moral,
qui m’amène
auprès de toi.
La couleur
disparut la première.
Je dus relever
un défi,
ta chère personne,
moi, simple mortel,
gorge de lys
à l’oiseau-mouche !
Une richesse infinie,
pensai-je,
me tendait les bras.
Un millier de thèmes
dans une fleur de pommier.
La terre, en sa prodigalité,
ne nous refusait rien.
Le monde entier
devint mon jardin ! […]
(Editions du Seuil, coll. « Points.Poésie », 2007.Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Alain Pailler.)
arbrealettres said
oui très beau! 🙂
merci du cadeau (de NOEL) 🙂
De l’asphodèle (William Carlos Williams) — Arbrealettres – „Ingerii sunt spirite inaripate, prietene cu spiritul tau inaripat.“ said
[…] via De l’asphodèle (William Carlos Williams) — Arbrealettres […]