Arbrealettres

Poésie

Le chat et le miroir (Jean-Pierre Claris de Florian)

Posted by arbrealettres sur 18 décembre 2020




    
Le chat et le miroir

Philosophes hardis, qui passez votre vie
À vouloir expliquer ce qu’on n’explique pas,
Daignez écouter, je vous prie,
Ce trait du plus sage des chats.
Sur une table de toilette
Ce chat aperçut un miroir ;
Il y saute, regarde, et d’abord pense voir
Un de ses frères qui le guette.
Notre chat veut le joindre, il se trouve arrêté.
Surpris, il juge alors la glace transparente,
Et passe de l’autre côté,
Ne trouve rien, revient, et le chat se présente.
Il réfléchit un peu : de peur que l’animal,
Tandis qu’il fait le tour, ne sorte,
Sur le haut du miroir il se met à cheval,
Deux pattes par ici, deux par là ; de la sorte
Partout il pourra le saisir.
Alors, croyant bien le tenir,
Doucement vers la glace il incline la tête,
Aperçoit une oreille, et puis deux… à l’instant,
À droite, à gauche il va jetant
Sa griffe qu’il tient toute prête :
Mais il perd l’équilibre, il tombe et n’a rien pris.
Alors, sans davantage attendre,
Sans chercher plus longtemps ce qu’il ne peut
Comprendre,
Il laisse le miroir et retourne aux souris :
Que m’importe, dit-il, de percer ce mystère ?
Une chose que notre esprit,
Après un long travail, n’entend ni ne saisit,
Ne nous est jamais nécessaire.

(Jean-Pierre Claris de Florian)

 

Recueil: Fables
Traduction:
Editions:

Une Réponse vers “Le chat et le miroir (Jean-Pierre Claris de Florian)”

  1. Monstre griffu
    ——–

    Cet obscur prédateur dévore des prophètes,
    C’est à peine, parfois, s’il en laisse aux vautours ;
    Il bouscule parfois les hyènes stupéfaites,
    Il peut même effrayer les gardiens dans leur tour.

    Face à lui, les chasseurs craignent une défaite,
    Les plus vaillants d’entre eux le diront sans détour ;
    Même les braconniers ne sont pas à la fête,
    Dont plusieurs sont partis sans espoir de retour.

    Ce montre n’aime point se donner en spectacle,
    Il ne demande pas qu’on le porte au pinacle ;
    Jamais il ne voulut rencontrer ses pareils.

    Or, si tu veux le vaincre, il faut que tu l’enivres
    En célébrant Bacchus qui de lui te délivre ;
    Le vin le plongera dans son dernier sommeil.

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