Près du rail (François Coppée)
Posted by arbrealettres sur 10 janvier 2021
Près du rail, où souvent passe comme un éclair
Le convoi furieux et son cheval de fer,
Tranquille, l’aiguilleur vit dans sa maisonnette.
Par la fenêtre, on voit l’intérieur honnête,
Tel que le voyageur fiévreux doit l’envier.
C’est la femme parfois qui se tient au levier,
Portant sur un seul bras son enfant qui l’embrasse.
Jetant un sifflement atroce, le train passe
Devant l’humble logis qui tressaille au fracas.
Et le petit enfant ne se dérange pas.
(François Coppée)
Recueil: Promenades et interieurs
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Cochonfucius said
Manoir de Scarron
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Je me tiens à l’écart de mes frères humains,
J’aime ma maisonnette et son humble structure ;
Tous mes ivres sont presque à portée de mes mains,
Je peux commodément les orner de ratures.
Révisant mon latin dans un missel romain,
Je vois que j’en conserve une faible teinture ;
Je rêve d’être un scribe avec ses parchemins
Ou encore un expert de la littérature.
Je trie mes souvenirs en partie abolis,
Car ma mémoire est comme un verre dépoli ;
Le passé lentement se perd et se dessoude.
Qui croit que la vieillesse est le temps de l’espoir ?
Mais ils sont rassurants, ce modeste manoir
Et le sobre bureau sur lequel je m’accoude.