La Lune (Louis Simon Denise)
Posted by arbrealettres sur 18 juillet 2021
La Lune
Dans la nuit qu’elle argente avec son regard blanc,
Faisant hurler les chiens et chanter les poètes,
La lune pend, légère, ainsi qu’un cerf-volant.
Au milieu des tuyaux longs et des girouettes
Qui dentellent les toit blancs de leur profil noir,
Chagrine, elle poursuit les chattes inquiètes,
En guettant les matous lascifs qui vont s’asseoir
Au bord de la gouttière, elle monte la garde
Devant ces diamants, les étoiles du soir.
Voici l’astre aux blancheurs métalliques qui farde
De craie, au fond du ciel, son masque glacial,
La lune pâle et ronde, attirante et blafarde,
Comme un suave écu de cent sous idéal.
(Louis Simon Denise)
Maître Renard said
A reblogué ceci sur Maître Renard.
Cochonfucius said
Planète Profdefacandra
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Dans son nocturne ciel ne passe nulle lune,
Pas de marées en mer, est-ce un mal, est-ce un bien?
Sur les sept continents les gens n’en pensent rien,
Et certainement pas que c’est une lacune.
Contemplant un millier d’étoiles sur les dunes,
Un promeneur avec la brise s’entretient ;
Entre rêveur et vent sont solides les liens,
Mais l’homme les rompra pour une dame brune.
Le peuple de ces lieux suit des lois non écrites ;
Nul penseur n’a tenté d’interpréter leurs rites,
Ni ne fit un effort pour saisir leur humour.
D’ailleurs, connaissent-ils l’amour et la souffrance ?
Ils s’en moquent un peu, selon toute apparence ;
Car il leur suffit bien d’aimer au jour le jour.
Cochonfucius said
Loup d’azur et d’or
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Naguère, je chantais la Lune et son halo,
Ma complainte amusait les petits angelots ;
La Lune est toujours là, pourtant je n’en ai cure,
Peu m’importe aujourd’hui que ma nuit soit obscure.
Jeune, je traversais mon domaine au galop,
Sautant de roc en roc je savais passer l’eau ;
L’âge venu, mes pieds de faible créature
Hésitent, comme ceux d’un pauvre être immature.
J’aligne sans raison des mots que je rumine,
D’un rire rarement ma face s’illumine ;
Ce n’est pas un cadeau de devenir si vieux.
Or, parfois, le matin, quand les oiseaux babillent,
Un grand soleil d’antan sur ma grise âme brille ;
Alors, je me souviens d’autres temps, d’autres lieux.