Arbrealettres

Poésie

Archive for the ‘dessins’ Category

La poésie n’est plus l’attribut du poème (Joë Bousquet)

Posted by arbrealettres sur 26 février 2019



La poésie n’est plus l’attribut du poème,
mais un attribut caché de ce qui existe,
son horizon dans l’âme des hommes,
c’est-à-dire l’horizon, dans ce qui aspire à l’être,
de ce qui aspire à la mort.

Nous n’avons plus à cristalliser la beauté dans le vase clos d’une oeuvre,
nous portons en nous la cristallisation poétique de tout ce qui est manifesté.
L’amour du réel n’est que le pressentiment de la beauté à y dévoiler.
L’image, l’acte poétique vaudront par le changement qu’ils seront susceptibles d’opérer dans la vision.

(Joë Bousquet)

Illustration

 

 

Posted in dessins, méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Le Mort Joyeux (Charles Baudelaire)

Posted by arbrealettres sur 19 novembre 2018




Le Mort Joyeux

Dans une terre grasse et pleine d’escargots
Je veux creuser moi-même une fosse profonde,
Où je puisse à loisir étaler mes vieux os
Et dormir dans l’oubli comme un requin dans l’onde.

Je hais les testaments et je hais les tombeaux;
Plutôt que d’implorer une larme du monde,
Vivant, j’aimerais mieux inviter les corbeaux
A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.

O vers! noirs compagnons sans oreille et sans yeux,
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux;
Philosophes viveurs, fils de la pourriture,

A travers ma ruine allez donc sans remords,
Et dites-moi s’il est encor quelque torture
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts!

(Charles Baudelaire)

Découvert ici: \ »Rouge Dessin\ »

Posted in dessins, humour, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 5 Comments »

Le Minotaure (Barbara)

Posted by arbrealettres sur 6 octobre 2018



Illustration: Pablo Picasso
    
Le Minotaure

Dans le grand labyrinthe où je cherchais ma vie,
Volant de feu en flamme comme un grand oiseau ivre,
Parmi les dieux déchus et les pauvres amis,
J’ai cherché le vertige en apprenant à vivre.

J’ai cheminé souvent, les genoux sur la terre,
Le regard égaré, embrouillé par les larmes,
Souvent par lassitude, quelquefois par prière,
Comme un enfant malade, envoûté par un charme.

Dans ce grand labyrinthe, allant de salle en salle,
De saison en saison, et de guerre en aubade,
J’ai fait cent fois mon lit, j’ai fait cent fois mes malles,
J’ai fait cent fois la valse, et cent fois la chamade.

Je cheminais toujours, les genoux sur la terre,
Le regard égaré, embrouillé par les larmes,
Souvent par lassitude, quelquefois par prière,
Comme un enfant rebelle qui dépose les armes.

Mais un matin tranquille, j’ai vu le minotaure
Qui me jette un regard comme l’on jette un sort.

Dans le grand labyrinthe où il cherchait sa vie,
Volant de feu en flamme, comme un grand oiseau ivre,
Parmi les dieux déchus et les pauvres amis,
Il cherchait le vertige en apprenant à vivre.

Il avait cheminé, les genoux sur la terre,
Le regard égaré, embrouillé par les larmes,
Souvent par lassitude, quelquefois par prière,
Comme un enfant rebelle qui dépose les armes.

Dans ce grand labyrinthe, de soleil en soleil,
De printemps en printemps, de caresse en aubaine,
Il a refait mon lit pour de nouveaux sommeils,
Il a rendu mes rires et mes rêves de reine.

Dans le grand labyrinthe, de soleil en soleil,
Volant dans la lumière, comme deux oiseaux ivres,
Parmi les dieux nouveaux et les nouveaux amis,
On a mêlé nos vies et réappris à vivre…

(Barbara)

Découvert ici: https://petalesdecapucines.wordpress.com/

Posted in dessins, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | 2 Comments »

Tiens-moi dans ta main inconnue (Pär Lagerkvist)

Posted by arbrealettres sur 9 août 2018



Tiens-moi dans ta main inconnue
et ne me lâche pas.
Conduis-moi par des ponts brillant de la lumière du matin
dessus les abîmes vertigineux
où tu tiens l’obscurité captive.

Mais l’obscurité ne peut longtemps être tenue captive.
Bientôt ce sera soir au-dessus de tes ponts
et nuit.
Et peut-être serai-je très seul.

***

Håll mig i din okända hand
och släpp mig inte.
För mig på morgonljusa broar
över de svindlande djup
där du håller mörkret fängslat.

Men mörkret fängslar man inte länge.
Snart skall det vara afton över dina broar
och natt.
Och kanske skall jag vara mycket ensam.

(Pär Lagerkvist)


Illustration

Posted in dessins, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , | 3 Comments »

De tout ce que tu as vu (Abdellatif Laâbi)

Posted by arbrealettres sur 27 juillet 2018




    
De tout ce que tu as vu
entendu
énoncé
mangé
bu
éprouvé
rêvé
qu’est-ce qui prime
la réalité vécue
de l’instant révolu
ou la version créatrice
qu’en dessine sans tarder
la mémoire ?

(Abdellatif Laâbi)

 

Recueil: Tribulations d’un rêveur attitré
Traduction:
Editions: La Différence

Posted in dessins, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

Dessine moi un Mouton

Posted by arbrealettres sur 22 septembre 2017


 

mouton

 

Posted in dessins | Tagué: , | 7 Comments »

Le rien (Edmond Jabès)

Posted by arbrealettres sur 30 mars 2017



Le rien,
racine résistante.

(Edmond Jabès)


Illustration

Posted in dessins, méditations | Tagué: , , , | 2 Comments »

L’amour, c’est cela l’essentiel (Fernando Pessoa)

Posted by arbrealettres sur 28 décembre 2016



L’amour, c’est cela l’essentiel.
Le sexe n’est qu’un accident.
Il peut être identique
ou différent.
L’homme n’est pas un animal :
C’est une chair intelligente
Parfois malade cependant.

(Fernando Pessoa)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

Illustration: Raymond Peynet

 

Posted in dessins, méditations, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , | 2 Comments »

Poison Perdu (Germain Nouveau)

Posted by arbrealettres sur 20 novembre 2015



epingle-a-cravate-or-massif

Poison Perdu

Des nuits du blond et de la brune
Pas un souvenir n’est resté
Pas une dentelle d’été,
Pas une cravate commune ;

Et sur le balcon où le thé
Se prend aux heures de la lune
Il n’est resté de trace, aucune,
Pas un souvenir n’est resté.

Seule au coin d’un rideau piquée,
Brille une épingle à tête d’or
Comme un gros insecte qui dort.

Pointe d’un fin poison trempée,
Je te prends, sois-moi préparée
Aux heures des désirs de mort.

(Germain Nouveau)

Découvert ici: http://laboucheaoreilles.wordpress.com/

 

 

Posted in dessins, poésie | Tagué: , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , | Leave a Comment »

 
%d blogueurs aiment cette page :