Sous le chant des étoiles
Je veux me mettre en quête
Des ardents souvenirs
Inscrire en moi la naissance du monde
Alors j’ouvre mes paumes
Aux caresses du ciel
Des plages en filigrane
Aux énigmes de l’aube
Je veux faire émerger l’image
Par le regard de l’infini
Le verbe difficile
Je ne puis que graver
Sur le carré de pierre grise
Le spectre d’une mère inféconde.
J’ai confié à mon orchestre
cette grande crainte
qui pèse sur tout esprit sensible
devant les choses en puissance,
la « chose en-soi » qui peut grandir,
se développer indéfiniment.
Entendre une mélodie, c’est, à chaque instant, à la fois entendre,
avoir entendu, et être prêt à entendre.
Et ainsi le passé et le futur nous sont donnés avec le présent,
et á l’intérieur même du présent.
Et nous faisons l’expérience du passé et du futur
avec celle du présent, à l’intérieur même du présent.
Lorsque nous écoutons la musique, nous ne sommes pas dans une séquence sonore,
puis dans la suivante, et ainsi de suite
Nous sommes toujours entre les séquences sonores, en chemin de l’une vers l’autre.
Je ne t’aime plus comme avant,
Et toi ?… ne mens pas de la sorte !…
Je sens ton baiser dans le vent
Tomber comme une feuille morte.
Qu’importe ! Au fond du bois glacé
Coule encor la sève éternelle.
Notre amour vient de trépasser,
Crions : Vive l’Amour, ma belle !
Nous sommes là deux amoureux,
Deux ! Au bois où l’hiver va s’abattre,
Mais quand fleuriront les coucous,
Ah ! combien, combien serons-nous ?
Quatre !
C’est pas la peine de pleurer
Puisque l’on en a pas envie…
D’autres galants vont t’adorer,
Et j’ai confiance en la Vie.
Car ici-bas, les amours sont
Comme ces rouges vers de terre,
Que la bêche met en tronçons
Un jour, dans un coin de parterre.
Pas besoin de se dire adieu
En faisant des cérémonies…
Nous nous reverrons en ce lieu
Parmi les choses rajeunies.
Nous nous retrouverons, berçant
Un nouvel amour l’un et l’autre,
Et nous saluerons en passant
Ces amours : les petits du notre