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A cette heure où tout repose (James Joyce)

Posted by arbrealettres sur 30 juin 2018



Illustration: Volchitza Franz
    
A cette heure où tout repose,
Ô veilleur solitaire des cieux,
N’entends-tu pas le vent de nuit et les soupirs
Des harpes jouant pour qu’Amour ouvre
Les pâles portes de l’aurore?

Quand tout repose, es-tu seul à t’éveiller
Pour entendre les douces harpes
Jouer pour Amour les sentinelles,
Le vent de nuit répondant par antiphones
Jusqu’à ce que la nuit s’achève?

Jouez, invisibles harpes, pour Amour,
Qui siège rougeoyant au ciel
A l’heure où les douces lumières vont et viennent,
Tendre et douce musique dans l’air
Et dessous, sur la terre.

***

At that hour when all things have repose,
O lonely watcher of the skies,
Doyou hear the night wind and the sighs
Of harps playing unto Love to unclose
The pale gates of sunrise?

When all things repose do you alone
Awake to hear the sweet harps play
To Love before him on his way,
And the night wind answering in antiphon
Till night is overgone?

Play on, invisible harps, unto Love,
Whose way in heaven is aglow
At that hour when soft lights come and go,
Soft sweet music in the air above
And in the earth below.

(James Joyce)

 

Recueil: Musique de chambre et autres poèmes Pomes Penyeach Ecce Puer
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe

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Je voudrais être en ce doux sein (James Joyce)

Posted by arbrealettres sur 30 juin 2018



    
Je voudrais être en ce doux sein
(Ô combien doux et blond!)
Où nul vent indélicat ne pourrait me surprendre.
À cause des sinistres rigueurs.
Je voudrais être en ce doux sein.

Je voudrais toujours être en ce coeur
(Ô doucement je frappe et doucement la prie!)
Où seulement la paix serait mon sort.
Rigueurs seraient plus douces
Si toujours j’étais en ce coeur.

***

I would in that sweet bosom be
(O sweet it is and fair it is!)
Where no rude wind might visit me.
Because of sad austerities
I would in that sweet bosom be.

I would be ever in that heart
(O soft I knock and soft entreat her!)
Where only peace might be my part.
Austerities were all the sweeter
So I were ever in that heart.

(James Joyce)

 

Recueil: Musique de chambre et autres poèmes Pomes Penyeach Ecce Puer
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe

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Ма belle, belle colombe (James Joyce)

Posted by arbrealettres sur 30 juin 2018




    
Ма belle, belle colombe,
Lève, lève-toi !
La rosée de la nuit recouvre
Mes lèvres et mes yeux.

Les vents parfumés tissent
Une mélodie de soupirs :
Lève, lève-toi,
Ма belle, belle colombe!

J’attends près du cèdre,
Ma soeur, mon amour.
Sein blanc de colombe,
Mon sein sera ton lit.

La pâle rosée recouvre
Comme un voile ma tête.
Ма blonde, blonde colombe,
Lève, lève-toi!

***

My dove, my beautiful one,
Arise, arise!
The night-dew lies
Upon my lips and eyes.

The odorous winds are weaving
A music of sighs:
Arise, arise,
Mу dove, my beautiful one!

I wait by the cedar tree,
Mу sister, my love.
White breast of the dove,
My breast shall be your bed.

The pale dew lies
Like a veil on my head.
My fair one, my fair dove,
Arise, arise!

(James Joyce)

 

Recueil: Musique de chambre et autres poèmes Pomes Penyeach Ecce Puer
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe

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Ô, c’était en Donnycarney (James Joyce)

Posted by arbrealettres sur 30 juin 2018



    
Ô, c’était en Donnycarney,
Quand la chauve-souris volait d’arbre en arbre
Mon amour et moi marchions ensemble;
Et doux étaient les mots qu’elle m’a dits.

Nous accompagnait le vent d’été
Qui allait murmurant — ô, joyeusement! —
Mais plus doux que le souffle de l’été
Était le baiser qu’elle me donna.

***

O, it was out by Donnycarney
When the bat flew from tree to tree
My love and I did walk togother;
And sweet were the words she said to me.

Along with us the summer wind
Went murmuring —0, happily! —
But softer than the breath of summer
Was the kiss she gave to me.

(James Joyce)

 

Recueil: Musique de chambre et autres poèmes Pomes Penyeach Ecce Puer
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe

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Dans le plus doux des emprisonnements (James Joyce)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2018



Illustration: Edvard Munch
    
Dans le plus doux des emprisonnements,
Ма chère entre toutes, mon âme est heureuse —
Tendres bras qui m’invitent à fléchir,
Qui m’invitent à cette détention.

Ah, puissent-ils toujours m’étreindre,
Heureux serais-je alors d’être ce prisonnier!
Chère entre toutes, à travers nos bras mêlés
Que l’amour fait trembler,

Cette nuit me charme où nulle crainte
Ne pourrait nous troubler;
Que le sommeil épouse le sommeil des rêves
Où l’âme avec l’âme se couche prisonnière.

***

Of that so sweet imprisonment
Му soul, dearest, is fain —
soft arms that woo me to relent
And woo me to detain.
Ah, could they ever hold me there
Gladly were I a prisoner!

Dearest, through interwoven arms
By love made tremulous,
That night allures me where alarms
Nowise may trouble us;
But sleep to dreamier sleep be wed
Where soul with soul lies prisoned.

(James Joyce)

 

Recueil: Musique de chambre et autres poèmes Pomes Penyeach Ecce Puer
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe

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Douce dame (James Joyce)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2018



Illustration: Edvard Munch
    
Douce dame, ne chante pas
Les tristes chants de la fin des amours ;
Laisse de côté la tristesse et chante
Qu’il en est assez de l’amour qui passe.

Chante le long et profond sommeil
Des amants qui sont morts, et comment
Dans la tombe tout amour dormira:
Amour est las maintenant.

***

Gentle lady, do not sing
Sad songs about the end of love;
Lay aside sadness and sing
How love that passes is enough.

Sing about the long deep sleep
Of lovers that are dead, and how
In the grave all love shall sleep:
Love is awеary now.

(James Joyce)

 

Recueil: Musique de chambre et autres poèmes Pomes Penyeach Ecce Puer
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe

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Légèrement viens (James Joyce)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2018



Illustration: Edvard Munch
    
Légèrement viens ou légère pars;
Bien que ton сoeuг présage ton malheur,
Les vallées et souvent un soleil vain,
Oréade, laisse courir ton rire,
Jusqu’à ce que l’air irrévérent des monts
Fasse onduler ta flottante chevelure.

Légère, légèrement — sois toujours :
Les nuages qui recouvrent les vallées,
Quand il est l’heure de l’étoile du soir,
Sont les suivants les plus humbles;
Amour et rire se confessent par un chant
Quand le coeur est plus lourd.

***

Lightly come or lightly go:
Though thy heart-presage thee woe,
Vales and many a wasted sun,
Oread, let thy laughter run,
Till the irreverent mountain air
Ripple all thy flying hair.

Lightly, lightly — ever so:
Clouds that wrap the vales below
At the hour of evenstar
Lowliest attendants are;
Love and laughter song-confessed
When the heart is heaviest.

(James Joyce)

 

Recueil: Musique de chambre et autres poèmes Pomes Penyeach Ecce Puer
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe

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Cher coeur, pourquoi me traites-tu ainsi ? (James Joyce)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2018




Illustration: Edvard Munch
    
Cher coeur, pourquoi me traites-tu ainsi ?
Chers yeux qui doucement me jugent
Toujours vous êtes beaux — mais ô,
Quel habit revêt votre beauté !

Par le clair miroir de tes yeux,
Par le doux soupir des baisers,
Les vents désolés assaillent de leurs cris
Le jardin ombragé où l’amour se trouve.

Et bientôt l’amour sera dissous,
Quand souffleront sur nous les vents sauvages —
Mais toi, cher amour, trop cher à mon coeur,
Hélas ! Pourquoi me traites-tu ainsi ?

***

Dear heart, why will-you use me so?
Dear eyes that gently me upbraid,
Still areyou beautiful— but O,
How is-your beauty raimented!

Through the clear mirror of your eyes,
Through the soft c y of kiss to kiss,
Desolate winds assail with cries
The shadowy-garden where love is.

And soon shall love dissolved be
When over us the wild winds blow —
Bu-tyou, dear love, too dear to me,
Alas! why will-you use me so?

(James Joyce)

 

Recueil: Musique de chambre et autres poèmes Pomes Penyeach Ecce Puer
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe

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La pluie est tombée tout le jour (James Joyce)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2018



    

La pluie est tombée tout le jour.
Ô viens parmi les arbres ployés :
Les feuilles gisent sur le chemin
Des souvenirs.

Nous attardant près du chemin
Des souvenirs nous devrons nous séparer.
Viens, ma bien-aimée, où je pourrai
À ton coeur parler.

***

Rain has fallen all the day.
O come among the laden trees:
The leaves lie thick upon the way
Of memories.

Staying a little by the way
Of memories shall we depart.
Come, my beloved, where I may
Speak to your heart.

(James Joyce)

 

Recueil: Musique de chambre et autres poèmes Pomes Penyeach Ecce Puer
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe

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Tout le jour (James Joyce)

Posted by arbrealettres sur 29 juin 2018



    

Tout le jour j’entends le bruit de l’eau
Gémissant,
Triste comme l’oiseau de mer, comme il va
Seul désormais,
Il entend les vents répondre aux eaux
Monotones.

Les vents gris, les vents froids soufflent
Où je vais,
J’entends le bruit des eaux nombreuses
Si profondes.
Tout le jour, toute la nuit, j’entends leurs flux
Qui vont et qui viennent.

***

All day I hear the noise of waters
Making moan,
Sad as the sea-bird is, when going
Forth alone,
He hears the winds cry to the waters’
Monotone.

The grey winds, the cold winds are blowing
Where Igo.
I hear the noise of many waters
Far below.
All day, all night, I hear them flowing
To and fro.

(James Joyce)

 

Recueil: Musique de chambre et autres poèmes Pomes Penyeach Ecce Puer
Traduction: Philippe Blanchon
Editions: La Nerthe

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